ProPulse: 5 groupes qu’on retiendra
La 3e édition festival de découvertes né de la fusion des EntreVues et de la Boutik Rock a vécu. Parmi une programmation dense, on a particulièrement remarqué les prestations d’Apaches, Thibet, Electric Château, Castus et A Supernaut. Compte-rendu à quatre mains.
APACHES
Duo blues rock clairement influencé par les Black Keys, Apaches cogne dur, avec l’énergie et la conviction que nécessitent ce genre de formation. Il faut dire qu’en matière de gros son, David Delander et Julien Dufrane s’y connaissent, ayant tous deux officiés sous le pavillon de Reno, groupe « heartcore » bruxellois. Malgré un unique EP de trois morceaux sous le bras, le groupe tient la distance sur scène, à coups de riffs efficaces accompagnés de la voix rocailleuse et puissante de David, le batteur. Pas de ballades à la Two Gallants malgré leurs similarités, ni concession; Apaches caillasse la Rotonde dès l’ouverture du Propulse. (E.D.)
THIBET
Fondé sur les cendres de The Guilty Brothers Experience -ce génial groupe psyché/prog bruxellois dont on ne se remet toujours pas du split- Thibet se veut sans doute en être une version plus pop. C’est aussi le genre de groupe qui, avant de sortir un premier album, décide de mettre en musique trois poèmes de William Blake et d’en sortir un EP. Ça se veut aussi complexe (pas toujours un refrain évident, des envolées héroïques…) que décomplexé (un sens de la mélodie évident et des harmonies vocales à tout va), mais ça fait (presque) toujours mouche. Après avoir dompté les ratés sonores de début de concert, Thibet s’envole et livre une deuxième moitié de set proche de la perfection. À surveiller de (très) près. (K.D.)
ELECTRIC CHÂTEAU
On ne va pas être très objectif sur ce coup-là. Juge et partie à la fois. Car d’Electric Château, on a fait partie de la première mouture, avant d’être remplacé à la guitare par deux cuivres qui ne font qu’appuyer parfaitement le côté « rock noble » défendu à l’envi par l’ex-Dallas Explosion qui mène le groupe à la baguette. Mais force est de constater que, depuis la sortie de son premier EP, Noblesse oblige, le groupe fraîchement renommé pour vaincre les algorithmes de Google (tapez un peu « Château » dans le moteur de recherche pour voir s’ils n’ont pas eu raison), le groupe a affiné son blues rock teinté de pop et envoie du lourd avec beaucoup de classe. (K.D.)
CASTUS
Virtuose de la loop station, Castus s’est pourtant entouré de quatre guitaristes supplémentaires pour sa performance expérimentale à l’Orangerie. Les cordes y sont fouettées, caressées et titillées par un bric-à-brac sorti tout droit d’un marché aux puces et le ballon de baudruche y est élevé au rang d’instrument à vent. Car Castus, c’est avant tout Cédric, bricoleur et inventeur fou, adepte du système D (pour dingue, détonnant et déroutant) afin de transformer sa musique en symphonie de l’étrange. Son deuxième album Megalo, aux sonorités issues d’un spectre alors encore inconnu, est sorti il y a peu sur le label Matamore. (E.D.)
A SUPERNAUT
Encore un nouveau groupe plein de têtes qu’on connaît bien. Il y a là-dedans, pour faire court, des rescapés de chez Zacharia, Montevideo ou OK Cowboy. Et quand les quatre s’unissent sous une bannière marquée Black Sabbath au fer rouge (Supernaut, c’est la période dorée des papys du hard rock, Vol. 4, en 1972), ça donne un rock qui tranche autant qu’il tache, et qui n’hésite pas à lorgner vers ce qu’on fait de mieux en la matière aujourd’hui, Tame Impala et Black Mountain en tête. Le tout délivré avec beaucoup d’autodérision et de bonne humeur communicative (ces mini-shorts et vestes en jean sans manche, génial): difficile de ne pas sourire tout en headbangant entre deux riffs. (K.D.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici