Dour J3: Heat heat Anita

It It Anita © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

It It Anita, Deerhoof, Sunn O))). Zoom sur trois puissants concerts d’une journée chaude et ensoleillée.

« Nom de code d’une opération de grande envergure menée par les services secrets russes, It It Anita a pour objectif « le démantèlement de la scène rock indépendante américaine, outil de perversion de la jeunesse soviétique ». » Tout un programme n’est-il point? Vendredi, dans un Labo où toute tentative de concentration s’accompagne par la perte d’un litre d’eau sué à grosses gouttes, les Liégeois se déchainent. Mike Goffard (Malibu Stacy), cloué sur une chaise suite à un accident de piscine, Damien Aresta (Jaune Orange), sous sa casquette (Wanker) de branleur, et leurs deux potes crachent un rock bruitiste qui en a dans le pantalon. Le 3 octobre, It It Anita sortira son prochain EP enregistré avec le producteur américain John Agnello connu pour son boulot avec Sonic Youth, Kurt Vile, Dinosaur Jr et Patti Smith… Une collaboration qui incite à la curiosité.

Alors que le collectif A Notre Tour (La Smala et compagnie) tente de rivaliser avec l’orchestre de cuivres Gallowstreet pour la scène la plus busy du week-end, Deerhoof la joue en plus petit comité. Deerhoof a le rock indé en bandoulière. Le panache du Do it yourself.

Porté par la voix à la candeur enfantine de sa chanteuse Satomi Matsuzaki, le groupe de San Francisco offre avec son Panda Panda Panda un morceau de circonstance à une demi-heure de Pairi Daiza. C’est punk. C’est jouette. Tout en décalage, déstructuration et réassemblage.

Moins rigolo, plus mystique. Une heure plus tard, Sunn O))) a pris les clés de la Petite maison dans la prairie. La fumée balancée par les canons a tendance à se dissiper rapidement, mais le groupe drone doom de Seattle n’en fait pas moins vivre une expérience unique. Sa musique est puissante, physique. Elle vrille les neurones, remue les tripes. Joue avec les nerfs et les limites. Particulièrement dark, lente et lourde, elle devient parfois crispante et vient à bout de certaines patiences. Mais sous ses accoutrements de moines du mal, le groupe de Stephen O’Malley fait trembler le sol et les corps. Ne pas soumettre, bien évidemment, aux oreilles trop fragiles.

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