Dour, c’est parti! : premiers échos de la soirée d’ouverture
Avant de déballer la grosse artillerie dès ce jeudi, le Dour festival ouvrait déjà le feu mercredi soir. Entre les éoliennes, Tukan en volatile électro-jazz chamarré, Di-Meh survolté, l’ovni Khali et une Impératrice… impériale!
Alors, Dour, comment ça se passe ? Nickel, merci. Hier, mercredi, le festival a démarré sa 33e édition dans les meilleures conditions. Soleil généreux, températures agréables, aucune tempête ni grêlons en vue (l’IRM est catégorique…). La ride peut commencer. Avec un menu chargé : près de 400 artistes, répartis sur pas moins de huit scènes – dont la toute nouvelle Garage, où seront casernées les guitares rock les plus saignantes. Et comme toujours, pardon my cliché, une ambiance… comme nulle part ailleurs. On s’était pourtant juré de ne pas utiliser tout de suite l’argument. Mais c’est ce qui frappe, le terrain du festival à peine foulé : ici, l’air est différent, le public cool et curieux…
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Avant que le gros des troupes ne débarque ce jeudi, le festival a donc ouvert, comme d’habitude, avec une première mise en bouche. Soit une soirée limitée à trois podiums – Balzaal, Boombox et La petite maison dans la prairie. En sport ou en littérature, on appelle ça un prologue : « La première partie d’une oeuvre servant à situer les personnages et l’action » (Wikipedia faisant foi). Cela a donné à peu près ceci.
19h
Le groupe Serpent a l’honneur d’ouvrir officiellement les festivités dans la Petite maison dans la prairie. A ce moment-là, on est toujours coincé au bureau des accréditations. Dans la file, juste devant nous, la vingtenaire a un chignon mauve, une mini-couronne dans les cheveux, et un maquillage hyperpop de licorne. On cherche les ailes de fée. Trois fans lui tombent dessus pour une photo : « On te suit depuis le début sur les réseaux, t’es super importante pour nous ». A côté, Gilles : « Je crains qu’on ne soit les plus vieux ». Pas sûr, on n’est pas aux Ardentes non plus.
20h47
Après Serpent, voilà Tukan. Une vraie ménagerie, cette Petite maison dans la prairie. Agilité jazz, efficacité électronique et volatilité dance : le quatuor sait comment s’y prendre pour faire bouger un chapiteau. A côté, Fab : « La ligne, là, on dirait presque les Chemical Brothers, hey boys, hey girls ». Pas faux.
21h22
Di-Meh à la Boombox. Autant dire que le rappeur mercenaire suisse survolté est ici comme à la maison. Derrière des images de la finale de la Coupe du monde 1998, le Busta Rhymes genevois mouille comme toujours le maillot. Le flow est grailleux, l’énergie contagieuse. Di-Meh déménage. Et lance au passage le premier Dourrrrrrreuh du festival.
22h38
« C’est vrai que c’est génial, ce truc ! », s’enthousiasme Flore Benguigui, qui vient elle-même de tester le cri de ralliement sur le public. Avec ses camarades de L’Impératrice, elle a transformé la Petite maison dans la prairie en grand dance-floor disco-funk-pop. Cela faisait longtemps que l’on n’avait plus eu l’occasion de voir le groupe français sur scène. Certes, on n’avait pas oublié que tout ce qui pouvait avoir de très maîtrisé sur disque, explosait en live. Mais aujourd’hui, L’Impératrice a encore passé une vitesse supplémentaire. Pour devenir de vraies bêtes de scène. A côté, Mitch : « Ouch, ça joue sévère ! ». De fait. Son maousse, groove pigmenté, attitude imparable. Premier flash du festival.
23h12
Sur la Boombox, Khali déclare : « Le rap game, c’est un cadavre ». Et il ne faut pas compter sur lui pour le ranimer. La tête d’affiche de la next gen est plutôt venu le hanter, avec ses prods post-PNL et sa voix nasillarde comme venue d’ailleurs. Sur scène, son DJ porte un masque de catcheur et des bottes en caoutchouc de jardinier. Lui, monte et descend une structure en pyramide, avec son sac rempli sur le dos. Sac de noeuds ou sac de voyage, allez savoir. A côté, Dora : « Mais il va où, comme ça ? ». Aucune idée. Mais cela rend la démarche d’autant plus intrigante.
00h07
Acid Arad en live, dans la Petite maison dans la prairie. Chants orientaux, et grosses giclées d’acid house. Y a pas à dire, même pour une première soirée en forme d’amuse-bouche, la progra est maligne, dansante à souhait. Bref, calibrée pour mettre le festival sur orbite.
00h48
Au loin, les spotlights façon DCA de la Balzaal fendent le ciel. Le beat sonne l’alarme. C’est Boys Noize qui tabasse, comme si on était encore en 2007. Même à distance, c’est impressionnant. Voire un peu effrayant. On évitera encore ce soir la scéne électro XXL. Gérer son effort, surtout, gérer son effort…
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