Critique | Musique

David S. Ware/Cooper-Moore/William Parker/Muhammad Ali – Planetary Unknown

JAZZ | Il est l’un des derniers grands souffleurs afro-américains en activité et, à 63 ans, l’un des dépositaires essentiels de l’héritage des pionniers du free.

DAVID S. WARE/COOPER-MOORE/WILLIAM PARKER/MUHAMMAD ALI, PLANETARY UNKNOWN, AUM FIDELITY AUM 068 (WWW.INSTANTJAZZ.COM). *****

JAZZ | Il est l’un des derniers grands souffleurs afro-américains en activité et, à 63 ans, l’un des dépositaires essentiels de l’héritage des pionniers du free, héritage qu’il perpétue avec un panache, un engagement et une invention que sa victoire sur la maladie semble avoir décuplés. Formé aux côtés d’Andrew Cyrill et de Cecil Taylor dans les années 70, David S. Ware s’est imposé ces 20 dernières années comme l’une des figures essentielles de la musique créative. Longtemps à la tête d’un quartet dont les inamovibles piliers se nommaient Matthew Shipp ou William Parker (et où se succédèrent les batteurs Whit Dickey, Susie Ibarra ou Guillermo E. Brown), il nous a offert une poignée d’incontournables chefs-d’oeuvre de la musique enregistrée (Third Ear Recitation, Earthquation, Dao, Godspelized) ainsi que de mémorables concerts. Aujourd’hui, débarrassé du rein artificiel qui l’handicapait après une greffe salvatrice, David S. Ware a refondé, avec l’extravagant pianiste Cooper-Moore, le batteur vétéran Muhammad Ali et l’inamovible contrebassiste William Parker, un nouveau combo s’inscrivant plus que jamais dans la tradition de la Great Black Music -ce dont témoigne magnifiquement Planetary Unknown, disque baignant dans un free blues où éclate et s’épanouit, descendant en ligne droite d’un Roland Kirk revu et corrigé par Albert Ayler, ce son toujours aussi énorme qu’il dispense au ténor et, pour un titre, au saxello, le tout avec une fraîcheur totalement retrouvée.

Ph.E.

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