C’est le plus gros con de l’année qui a acheté l’album de Wu-Tang à 2 millions

L'exemplaire unique et ultra-luxueux du Once Upon a Time in Shaolin de Wu-Tang. © Paddle8
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Il s’appelle Martin Shkreli. Et si son nom ne rappelle pas grand-chose, il est pourtant l’auteur de l’arnaque pharmaceutique la plus honteuse de l’année et s’est payé l’album unique du collectif new-yorkais.

À l’heure où l’on rassemble les tops et des rétrospectives de fin d’année, deux des événements parmi plus marquants de 2015 se rejoignent de manière plutôt inattendue.

D’une part, il y avait ce projet fou du Wu-Tang Clan de sortir un album, Once Upon a Time in Shaolin, qui ne serait pressé qu’à un seul exemplaire, dans un coffret ultra-luxueux et serti de pierres précieuses (la photo). Après une tournée des musées à travers le monde pendant un peu moins de deux ans, l’objet unique aura atterri dans les mains d’un multimillionnaire dont l’identité n’était pas connue jusqu’il y a peu.

D’autre part, il y a ce PDG d’une entreprise pharmaceutique américaine, Martin Shkerli, qui a déclenché un tollé après avoir augmenté du jour au lendemain de plus de 5000% le prix d’un traitement utilisé par des personnes atteintes du sida. Soit 750$ la pilule au lieu de 13,50$. Au rayon bon gros salaud, il faut avouer qu’on fait difficilement pire.

Quand la vente de l’album de Wu-Tang a été annoncée, les spéculations sur son acheteur ont fusé. D’aucuns ont d’abord prétendu, « preuves » à l’appui, que ce serait Quentin Tarantino qui se le serait offert. Sachant le Quentin très fan du Clan et plutôt fortuné, la nouvelle était presque crédible et on ne lui en aurait même pas voulu d’être passé outre la très louable initiative de fans qui avaient lancé un Kickstarter pour acheter l’album et le distribuer gratuitement aux fans.

C’était jusqu’à ce que Bloomberg révèle, ce mercredi, l’identité du réel acheteur de l’album, qui n’est donc autre que cette bonne grosse enflure de Martin Shkreli, qui aura déboursé 2 millions de dollars pour l’album. Quant à savoir ce qu’il va en faire, rien n’est moins sûr. « Je ne l’ai pas écouté, explique-t-il. On pourrait me convaincre de l’écouter plus tôt si Taylor Swift ou quelqu’un du genre avait envie de l’écouter, mais pour le moment j’ai plutôt envie de le garder pour un jour pluvieux. » Argh.

Comme les membres du Wu-Tang Clan ne voulaient pas terminer sur cette triste note, ils ont judicieusement glissé dans le contrat de vente une clause qui autorise que, durant la période de 88 ans que couvre celui-ci, les membres du Clan et Bill Murray (…) « peuvent tenter légalement de voler » l’album. Come on, Bill!

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content