Blood Red Shoes au Botanique: le serpent qui se mord la queue

Blood Red Shoes © Blood Red Shoes
Lisa Burek
Lisa Burek Stagiaire

Un gars, une fille. Une batterie, une guitare. Steven Ansell, Laura-Mary Carter. Les Blood Red Shoes sont venus déverser leur rock british ce vendredi 18 avril au Botanique

En 1935, le fameux duo de cinéma Ginger Rogers et Fred Astaire s’entrainaient jour et nuit pour parfaire leur pas de danse en vue de tourner le film Swing Time, sorti un an plus tard. Ginger Rogers portait alors des chaussures blanches qu’elle revêtit de rouge en saignant à force de pratique. Le sang de la peau usée des pieds coule sur les semelles blanches, mais Ginger ne s’arrête pas. C’est cette idée de persévérance qui attira les anglais de Blood Red Shoes et inspira leur nom de scène.

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Les pogos bon enfant

La salle de l’Orangerie affichait complet depuis quelques semaines déjà. Il faut dire que le duo rock a déjà fait son petit bout de chemin: depuis 2008, ils ont sorti un album tous les deux ans. Leur quatrième, sorti le 3 mars dernier, a été entièrement autoproduit dans un studio berlinois où le duo s’est retrouvé seul. « C’est sans doute notre album le plus brut, lourd, sexy et confidentiel », s’exprimait alors le batteur.

Sur scène, les anglais alterneront l’efficacité des premiers titres de 2008 et les nouveautés plus personnelles de 2014. Ça se bouscule dans l’Orangerie, ça pogote et ça sourit. Des bandes d’adolescents chantent leur paroles qu’ils connaissent décidément par coeur quand les autres, derrière et bienveillants, applaudissent le duo déchaîné.

On tourne en rond

Mais si les Blood Red Shoes manient avec brio ce son rock minimal et direct, ils ne sont cependant pas d’une très grande créativité. Depuis 2008, et la surprise de voir seulement deux jeunes sur scène dégueuler leur bonnes matraques rythmiques rock’n’roll, les Blood Red Shoes n’ont pas beaucoup « évolué ». Le terme « évolué » est à prendre avec des pincettes, évidemment. Car oui, ils ont acquis plus de professionnalisme et de sets léchés, oui, ils galvanisent les foules qui sautent et qui transpirent, oui, ils rendent compte d’une plus grande complicité sur scène. Mais, au bout du compte, et avec quatre albums dans les jambes, on a quand même l’impression que le serpent se mord la queue. Les compositions se ressemblent, encore et encore.

On pourrait même presque penser à une sorte de copie des Kills, avec Laura-Mary portant ses longs cheveux noirs, perchés sur deux grands jambes fines et posant un regard tantôt hautain tantôt amusé sur la foule, guitare entre les mains. Mais ce n’étaient pas les Kills qu’on était venu voir et on voudrait surtout, de temps en temps, se laisser surprendre…

  • Tracklist: Welcome Home/I Wish I Was Someone Better/Don’t Ask/Speech Coma/Everything All At Once/Lost Kids/Cigarettes In The Dark/Cold/Say Something, Say Anything/Light It Up/This Is Not For You/Black Distractions/An Animal/Heartsink/Colours Fade
  • Rappel: The Perfect Mess/Red River/Je Me Perds

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