Bertrand Cantat et Détroit à l’AB: magnétique et magistral

Bertrand Cantat, ici au Printemps de Bourges, le 24 avril dernier, avec Détroit. © AFP/Guillaume Souvant
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Au vu de la setlist, certains se demanderont s’il s’agissait d’un concert de Détroit ou de Noir Désir. Ceux, probablement, qui auraient crié au scandale si le concert n’avait duré qu’une heure.

Avant même qu’il ouvre la bouche, l’Ancienne Belgique était conquise. À ses pieds. Il fallait entendre le tonnerre d’applaudissements réservé à son entrée en scène par le public de l’AB jeudi pour saisir combien Bertrand Cantat a manqué pendant plus de dix ans aux fans de Noir Désir et au rock en général. Puis pratiquement deux heures plus tard, ces mêmes spectateurs reprendre Comme elle vient a capella, tentant de décrocher un ultime rappel, pour comprendre qu’il n’avait rien perdu de ses exceptionnelles qualités. Celles sans doute du plus impressionnant interprète de France.

Au vu de la setlist, certains se demanderont s’il s’agissait d’un concert de Détroit ou de Noir Désir. Ceux, probablement, qui auraient crié au scandale si le concert n’avait duré qu’une heure. Parce que flanqué de Pascal Humbert (basse, contrebasse, guitare) et de Bruno Green (claviers) avec lesquels il a conçu Horizons, du Québécois Guillaume Perron (batterie) qui jouait dans Des Femmes, l’adaptation de Sophocle par Wajdi Mouawad avec laquelle il avait débarqué à Namur en janvier 2012, et du Rennais Nicolas Boyer (guitare), Bertrand Cantat a réalisé un fameux numéro de pratiquement deux heures.

Tension palpable. AB à fleur de peau. Les débuts se font beaux et intimistes avec Ma Muse et le splendide Horizon au final possédé… À la fois fort et fragile, Cantat fascine. Charismatique. Magnétique. Magistral. Et puise ça et là (Des visages des figures, À ton étoile) dans le catalogue de Noir Désir pour l’occasion revisité. Vite oubliés les faiblards Le Creux de ta main et, plus tard, Glimmer in Your Eyes… Une version étourdissante de Lazy laisse pantois. Un ange passe. Lolita nie en bloc.

Premier rappel Droit dans le soleil. Détroit bluffe autant dans l’apaisement, renforcé par la violoniste belge Catherine Graindorge (ce vendredi avec Hugo Race aux Nuits du Bota) que l’électricité. Parce que quand Cantat s’époumone, Détroit pistonne. Sur l’hymne Tostaky qui retourne l’AB comme une crêpe. Ou pour terminer d’un Comme elle vient fédérateur et repris en choeur.

Encore combien à attendre? Détroit sera à Dour le 17 juillet et le concert du 7 octobre à l’AB étant déjà pratiquement complet, une nouvelle date a été ajoutée le lendemain. Même heure, même endroit. Pour des nouveaux faisceaux et des nouveaux soleils….

SETLIST: Ma muse / Horizon / Des visages des figures / A ton étoile / Le creux de ta main / Lazy / Le fleuve / Lolita nie en bloc / Ange de désolation / Null & void // Rappel 1: Droit dans le soleil / Glimmer in Your Eyes / Sa majesté / Fin de siècle / Tostaky // Rappel 2: Le vent nous portera / Comme elle vient

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