Bart De Wever, ouhouhouhouhouhouhouh !

Des histoires secrètes aux afters dégommées, Guillermo Guiz poursuit sa course effrénée contre le soleil. Night in Night out, épisode 8.

Ca commence lundi matin. Par une série d’instantanés glissés dans le dossier  » souvenirs temporaires  » créé par mon cervelet. Et par une question aussi délicate que taraudante : pourquoi dans chaque soirée, quel que soit le style de musique, même quand un DJ furieux lâche les chiens, y’a-t-il SYSTEMATIQUEMENT un mec qui tient ABSOLUMENT à danser la salsa avec toutes les filles ? Curieuse manie… Je me faisais cette réflexion vendredi, au Louise Gallery, la honte (un bracelet blanc estampillé VIP) fixée au poignet. Dire que plus jeune, j’aurais donné une côte pour décrocher un tel sésame…  » C’est pas ce que tu crois « , semble jurer mon mini-carnet, dégainé tel un crucifix anti-vampires dans cette boîte aux cheveux plaqués, vaguement décorée pour Halloween. Et au milieu des groupies de Senna et Amélie…

A mon pote :  » A quelle heure ils arrivent pour dédicacer leur bazar ?  »  » Heu… ils vont dédicacer quoi en fait ?  »  » Heu…  » 1h39 : la soirée  » Secret Story  » joue la bouteille à moitié vide mais les héros du soir finissent par débarquer. Quelques flashes. Un peu de cris, vite fait. Amélie et Senna, pour ceux qui ont la bonne idée d’ignorer leur existence, c’est un couple de Liégeois tout droit sorti des laboratoires à cobayes de TF1. Même qu’ils ont ruiné à jamais la crédibilité politique de Willy De Meyer, bourgmestre marieur de la Cité ardente venu faire le pitre sur le plateau de Benjamin Castaldi.  » Ici la Voix « ,  » I wanna see you on my screen boy « , tonnent les baffles et on meurt d’ennui. Même pas envie de dire du mal tellement  » qu’est ce que je fous ici ? « . On ne tire pas sur les ambulances. Surtout quand elles s’effaceront d’elles-mêmes dans trois mois. Et les litres de fiel que j’imaginais déverser sur les deux neuneus olympiques de Secret Story ? Rangés dans mon sac banane.

Quelle inspiration moisie, ce machin Secret Story. En ce vendredi d’automne, j’aurais fort bien pu piquer une tête à La Démence. Mais tu vas comprendre… Authentique institution européenne de la nuit gay, le concept mensuel fêtait son 21e anniversaire tout le week-end, notamment au K-Nal et au Fuse. J’ai bossé au Fuse, en 2003. Je ramassais les verres. J’ai ramassé les verres pendant La Démence. Une seule fois. Comment t’expliquer… Heu… Pour me bizuter, mes nouveaux collègues envoyaient ma candeur dans les  » dark rooms « , là où d’intenses râles humains couvraient les bombardements technos. Pour faire simple, disons que si l’opération était biologiquement envisageable, il y aurait un baby-boom neuf mois après chaque Démence. Conclusion post-traumatique : j’ai préféré Amélie et Senna. Ptit poulet craintif…

Faut que je te parle un peu du jeudi aussi. 1h15. Deux observations de nature diverse, en arrivant au Nexx, l’ancien Guru Bar : le marché de la beuh a encore de l’avenir à Bruxelles et le concert du rappeur américain Black Milk vient juste de s’achever. Pfffff. Canon apparemment, ça se confirme sur YouTube, notamment grâce au puissant batteur Daru Beats. Bruxelles manque de concepts hip-hop qualitatifs, de têtes d’affiche crédibles : la démarche de Seydina Ba, via sa plateforme One Nation Under A Groove, mériterait de percer pour de bon. D’autant que dans ses soirées, on passe The 6th Sense de Common.


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Seydina, je le retrouverai dimanche soir d’ailleurs, toujours au Nexx : cette fois-ci, pas un chat, désert total pour le set du Portugais Social Disco Club (Daft Funk), pourtant loin d’être un DJ de mariage (spéciale dédicace à ma délicieuse collègue Myriam Leroy et à sa chronique puréfémienne  » Myriam Leroy n’aime pas « ). Confirmation donc : le Nexx, probablement pas assez low profile dans l’habillage pour un quartier artistico-bobo, se fixera désormais sur le hip-hop. Toujours dans les bons coups, Simon Le Saint me fait le cadeau du week-end : un CD gravé de son co-bidouillage (avec Bernard Dobbeleer) du Barbra Streisand de Duck Sauce (projet d’A-Track et de l’ultra-efficace Armand Van Helden). L’idée farfelument géniale des compères ? Remplacer l’entêtant gimmick  » Barbra Streisand  » de ce tube complètement imparable par …  » Bart De Weeeever « . Mortel.


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Revenons à jeudi. 2h30 environ. Perché sur le bar du Wood, le fils illégitime de Borat et de Michel Polnareff tripote sa basse pour accompagner Lee Jones, venu présenter la dernière compil en date du Watergate Club, haut lieu de l’électro berlinoise. Quel chançard. Quel bolu, ce Polnarat. Ses 48cm² d’espace vital, sur le comptoir, semblent bien confortables en regard de ma propre (in)capacité à mouvoir ma grande carcasse dans cette boîte à sardines géante. Blindé, blindé, blindé = pas gai, pas gai, pas gai (sauf très bourré). Gare à la saturation pour les soirées Woodstraße du jeudi soir : malgré leur véritable intégrité musicale, Laurenzihno et sa bande commencent, à leur insu, à attirer une clientèle à  » places to be « . Forcément versatile. Forcément éphémère. Forcément indifférente au son. En risquant de perdre en chemin les plus pointus de leurs fidèles. Mais comme toujours dans ces cas-là, quand il s’agit d’arrondir les angles :  » In Carl de Moncharline we trust.  »

J’évoquais Barbra Streisand il y a deux paragraphes. Au rayon des hits dancefloor totalement irrésistibles du moment, Bubble Bath des Australiens de The Swiss vaut également son pesant de fromage frais. Dimanche matin, vers 7h, en after groupée-serrée-DJ chez une poétesse, je re-youtubise Bubble Bath pour secouer un peu ce petit monde. Sauf qu’au même moment, tel un spectre super velu, Tony Mitolo, batteur et leader du groupe, débarque dans la pièce.  » Ils sont TROP fans de moi, je fais leur toucher la tête, comme Jésus  » s’est-il probablement dit à cet instant. Assez cool cela dit, cette espèce d’ours tout doux et tout droit venu d’Adélaïde. The Swiss, en fait, c’est le side-project du band d’Empire of the Sun (le sirupeux tube Walkin on a dream). Après une première demi-heure  » rythmiquement  » un peu psalmodique, leur live, programmé en début de soirée au K-Nal, s’est arraché par bouger salement toute la salle. A 8h30, en pleine conversation australopithèque, Tony Mitolo chope mon carnet et noircit ceci :  » Ok. Jusqu’ici, pour nous, débarquer d’Australie pour venir jouer en Belgique est vraiment spécial. Surtout quand on joue dans un club aussi fantastique. Je peux, en toute honnêteté, dire que cette nuit était incroyable. Pouvoir jouer devant un public qui connaît notre musique est tellement gratifiant. A mon avis, il y a un ingrédient dans l’eau à Bruxelles qui rend les gens si connectés avec la musique de qualité. C’est quelque chose dont tous les Belges devraient être fiers. T♥ny (sic) « .


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C’est marrant, je découvre ces mots en ce lundi d’écriture. Deux pages en arrière, je tombe sur un  » CALME-TOI ! » griffonné en force par une copine croisée une poignée de minutes au Libertine. Plus trop sûr des dialogues… Mais l’alliance de son petit mot meurtrier et de ses seins, qui ont une vie joliment indépendante quand elle danse, me met douloureusement sur la voie. J’étais festif, on va dire, vachement dans l’esprit de  » l’amusement a toujours raison  » décrit la semaine dernière dans ces colonnes ( ?). Clairement, c’était une belle nuit au K-Nal, trop belle pour m’éclipser voir Miss Kittin au Fuse ou la soirée CatClub à l’iMAL. Ce sera pour la suivante : musique, danse, filles, potes de soirées, bonne humeur, tout y était, samedi soir. Du début à la fin. Même longtemps après la fin. En attendant un nouveau début. Rideau.

Guillermo Guiz

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