Avec Hurry Up Tomorrow, The Weeknd donne les maux de la fin

Avec Hurry Up Tomorrow, The Weeknd met un point final à sa seconde trilogie
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

The Weeknd met fin à la trilogie entamée avec son blockbuster After Hours. Copieux, voire éreintant sur la longueur, Hurry Up Tomorrow ne manque en tout cas pas d’idées.

Vous avez beau être l’une des plus grandes pop stars du monde, cela ne vous met pas à l’abri d’impondérables. Alors que tout était prêt, les plans marketing de son nouvel album ficelés depuis des mois, les incendies de Los Angeles pousseront non seulement The Weeknd à annuler le concert de lancement prévu au Rose Bowl de Pasadena. Mais aussi à reporter la sortie de Hurry Up Tomorrow d’une semaine, «par respect pour les gens de L.A.» (dans la foulée, il fera un don d’un million de dollars au fond de soutien).

Il faut dire que la Cité des anges a toujours grandement inspiré The Weeknd. Fils d’immigrants éthiopiens, Abel Tesfaye de son vrai nom a beau être né et avoir grandi au Canada, son alter ego n’a jamais cessé d’être fasciné par Los Angeles. A la fois cadre idyllique et théâtre de toutes les vanités, la ville est le décor parfait pour les errances de The Weeknd. Album après album, la superstar a ainsi peaufiné son personnage de chanteur tourmenté et misanthrope, tiraillé entre les excès et les regrets. Avec son nouveau Hurry Up Tomorrow, il veut aujourd’hui le faire disparaître. Tesfaye a fait comprendre en effet qu’il était temps de mettre fin à The Weeknd. En tout cas sous cette forme-là…

De Michael Jackson à David Lynch

Faut-il le croire? Pas forcément. Une chose est sûre par contre: avec Hurry Up Tomorrow, The Weeknd achève pour de bon la trilogie entamée avec le block­buster After Hours (et son tube interplanétaire ­Blinding Lights). Il le fait avec un album touffu, où chaque morceau rassemble un personnel pléthorique. Et souvent prestigieux –des habitués de la maison comme Lana Del Rey, Future, Travis Scott… Mais aussi le pionnier disco Giorgio Moroder ou encore Pharrell Williams à la production.

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Même les disparus sont invoqués: dès l’entame, sur Wake Me Up, enregistré avec les ­Français de Justice, The Weeknd fait à nouveau allégeance à son idole de toujours, Michael Jackson, les claps et la basse lorgnant carrément celles de Thriller. A l’autre bout, en toute fin de disque, le morceau-titre s’inspire lui de In Heaven, tiré de Eraserhead, le film de David Lynch (RIP).

Baisser de rideau

Entre les deux, The Weeknd se love dans la pop synthétique dont il a le secret (Baptized in Fear, Open Hearts), minée ici et là de passages plus tordus (Red Terror, Big Sleep). De manière étonnante pour un disque censé fermer des portes, Hurry Up Tomorrow se permet d’ailleurs encore d’en ouvrir: du baile funk de São Paulo (avec la super­star brésilienne Anitta) au r’n’b presque classique de I Can’t Wait to Get There.

Avec 22 titres, étalés sur 84 minutes, Hurry Up ­Tomorrow est copieux. Voire un poil lourd à ­digérer. Mais s’il doit vraiment clore un chapitre, il le fait avec un certain panache, ne manquant jamais d’idées. The Weeknd ayant même prévu d’accompagner le disque d’un film éponyme, (visible aux Etats-Unis dès le 16 mai). Sur Enjoy the Show, The Weeknd chante: «Quand le rideau tombera, j’espère que vous me pleurerez/Et si ce n’est pas le cas, j’espère au moins que vous aurez apprécié le show.» Quoiqu’il arrive: «I don’t wanna make it past 34.» Abel Tesfaye fêtera ses 35 ans la semaine prochaine…●

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