Autumn Falls: chansons d’automne

Pendant une semaine, du 21 au 27 novembre, Autumn Falls prend ses quartiers au Magasin 4, à l’AB, au Bota et au VK… Zoom sur les temps forts d’un festival urbain qui résiste à la marchandisation de la musique.

Tous ceux qui aspirent à être enfin libérés de la pop et du rock marchands se sont déjà passé le mot. Les sanglots longs des violons (et des guitares) de l’Autumn s’apprêtent à bercer les coeurs d’une langueur tout sauf monotone. Du 21 au 27 novembre, Toutpartout, agence de booking européenne, organisatrice de concerts dans le Benelux, organise la deuxième édition du festival Autumn Falls.

Basé sur le même principe que le Primavera Club à Barcelone, l’Autumn Falls est un festival indoor en clubs organisé depuis l’an dernier dans la capitale de l’Europe. Lors de sa première édition, avec entre autres Lambchop, Beach House et Caribou, l’événement avait attiré 6200 spectateurs en 3 jours sur 10 lieux de la vie nocturne bruxelloise. Cette année, il s’étend sur une semaine entière et s’installera au Bota, à l’AB, au Magasin 4 et au VK… Ou, plus intime, à la Maison des Musiques, chez Mr Wong et au Bonnefooi. Le tout sans perfide tactique commerciale. « Evidemment, nous apportons de la visibilité à nos groupes. Mais nous établissons notre line-up en fonction des besoins, des désirs et des univers de nos artistes, assure le patron Steven Thomassen. Et pas en fonction de ce qui marche ou qu’on pense pouvoir faire marcher d’un côté ou l’autre de la frontière linguistique. »

On retrouvera donc Forest Fire à la Maison des musiques, Suuns au VK, Magnetix et les Tropic au Magasin 4, Marissa Nadler et Scott Matthew au Botanique. Ou encore Metronomy à l’Ancienne Belgique. Mais aussi ces 5 « cas »…

Le plus cow-boy: Bill Callahan

Tout le monde connaît Harry, l’inspecteur incarné durant 5 films et 17 ans par Clint Eastwood. Mais dans la famille Callahan, il y a aussi, surtout diront les mélomanes, sa majesté Bill. Bien moins dirty que son lointain cousin, Bill est un orfèvre du songwriting. Ce qu’il démontre depuis plus de 20 ans et les premiers disques de Smog. Sorti en avril dernier, Apocalypse, son treizième album studio, le troisième sous son propre nom, est consacré au western et aux grands mythes américains. Bill y écrit du point de vue d’un cheval quand il n’y imite pas le serpent à sonnette. L’Amérique. L’Amérique. Je veux l’avoir…
Le 24/11 au Cirque royal. Avec Low et Pinback.

Le plus cochon: Matthew Herbert

Pionnier de l’electronica, collaborateur entre autres de Roisin Murphy, Björk et Micachu, Matthew Herbert sortait en octobre dernier un album controversé, un voyage auditif construit à base de samples ayant le malheur de décrire le cycle de vie du cochon. De sa naissance à son arrivée dans votre assiette. Résultat? Une campagne Facebook milite contre la sortie de One Pig. Les mecs de Peta (People for the Ethical Treatment of animals) apparemment s’emmerdent solide et condamnent un album « tournant en divertissement la cruauté envers les animaux ». Ambiance. Lors de chaque concert, la première au royal Opera House de Londres lors d’un festival « curated by » Mike Figgis, Herbert invite un chef coq local sur scène. Dans le cochon, tout est bon…
Le 25/11 à l’Ancienne Belgique.

Le plus exotique: Orchestra of Spheres

Si Toutpartout est tout… sauf spécialisé dans la world, son Autumn Falls n’en sera pas moins bercé de sonorités africaines. Avec les Californiens de Fool’s Gold, les Néo-Zélandais d’Orchestra of Spheres se chargeront d’animer la soirée la plus exotique de cette deuxième édition. Inspiré par les sonorités tradi-modernes de Konono, le groupe de Wellington se la joue apparemment instruments maison et déguisements de carnaval pour chauffer une grande marmite électro, pop, free jazz, gamelan. La curiosité de la semaine…
Le 25/11 au VK avec Fool’s Gold et Team Me.

Le plus Nico: Anika

Ancienne journaliste politique, Anika a plus d’un point commun avec la Nico d’Andy Warhol. Anika est une femme fatale, élancée et à moitié allemande. Anika a une voix fantomatique. A la fois froide et bouleversante. Si Nico pouvait compter sur Lou Reed et John Cale, Anika a Geoff Barrow. Beak, le nouveau groupe du bassiste de Portishead, assiste la belle en studio comme à la scène. Dans son répertoire, beaucoup de reprises. Qu’elles soient de Yoko Ono, des Pretenders ou de Bob Dylan. L’une des révélations du dernier festival de Dour.
Le 23/11 au Magasin 4. Avec US Girls et Slim Twig.

Le plus funeste: Part Chimp

« Say it loud. You’re noise and you’re proud. Rien de tel pour résumer Part Chimp que de détourner James Brown. Aussi impressionnants et méchamment burnés qu’injustement méconnus, les bruitistes Anglais aiment les guitares tranchantes, le son crade, les voix lointaines et ils les font péter comme personne… Dernière chance. Leur concert au VK aura des allures de bruyant enterrement. La séparation du groupe, « en de bons termes » (ça laisse toujours supposer une possible reformation) sera entérinée après cette dernière tournée. Comment ne pas aimer un groupe qui a intitulé un disque Thriller l’année de la mort de Michael Jackson?
Le 26/11 au VK avec Chrome Hoof et Alkerdeel.

Julien Broquet

Autumn Falls, du 21 au 27/11, à Bruxelles. www.autumnfalls.be

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