Critique | Musique

Arctic Monkeys – AM

Arctic Monkeys © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

ROCK | Revendiquant l’influence de Dr Dre, Lil Wayne et Drake, les Arctic Monkeys poursuivent leur mue. Mauvais poil?

Arctic Monkeys - AM

Les Arctic Monkeys ont toujours pris grand soin de leur image. C’est donc tout logiquement par trois clips de plus en plus percutants que la bande de Sheffield a pavé la route d’AM. Cinquième album qui a pris pour titre ses initiales, inspiré par VU, compilation d’inédits sortie en 1985 par le Velvet Underground.

D’abord, dès février 2012, il y eut R U Mine? Une promenade en noir et blanc avec Matt Helders jouant de l’air batterie au volant pour accompagner un morceau plus Humbug que Suck It and See. Puis, mi-juin, vint le tour de Do I Wanna Know? Petite merveille de travail sur les lignes, transformant un encéphalogramme/égaliseur en créatures sexuelles à talons. Plus convaincant que la chanson. Question subsidiaire, Why’d You Only Call Me When You’re High? apparaissait enfin début août sur les réseaux sociaux. Alex Turner avec sa coupe de cheveux so fifties se chopant de vilaines hallucinations un peu perverses en tentant vainement de joindre celle avec qui terminer la nuit. Brillant. Brillant et malin. 3 millions et demi de vues sur YouTube sans un titre à se taper le cul par terre. Le cahier de charges des Monkeys? Manipuler leurs instruments et leur son pour que le résultat ait des allures de beat hip hop et puisse être boosté par les sonos de nos voitures.

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Depuis la Beatlemania, plus aucun groupe n’a dominé les charts british de manière aussi outrancière que les Arctic Monkeys. Mieux que les Fab Four, record qui sera difficile à égaler, ils possédaient le 27 avril 2007 pas moins de 18 titres dans le top 200 anglais. Enregistré chez Sage & Sound Recording à Los Angeles et au mythique Rancho De La Luna à Joshua Tree, dans le désert de Mojave, AM n’est pas à la hauteur du pire album de la bande à Lennon.

Le groupe de Sheffield a beau déclarer qu’AM est le disque qu’il a toujours voulu enregistrer, Josh Homme le qualifier de « sexy after midnight record », One For the Road et Knee Socks, les deux morceaux sur lesquels le Queen of the Stone Age donne de la voix, et le Fireside décoré par la gratte de Bill-Ryder Jones, l’ancien guitariste de The Coral, manquent de niaque, de tripes, de mélodies. Même les ballades (No. 1 Party Anthem, Mad Sounds), plutôt banales, laissent perplexe.

Mixé par Tchad Blake, comme le dernier Girls in Hawaii, et produit par James Ford avec l’aide de Ross Orton, AM marie l’influence du rock seventies à la Led Zep et du hip hop chic (pourquoi pas?) mais est loin d’être un grand choc.

Alors, bien sûr, il y a les paroles, le timbre, l’accent, le débit d’Alex Turner, puis un côté sinistre et sexuel pas pour déplaire… Reste surtout une question: il est pour quand le prochain Last Shadow Puppets?

  • Arctic Monkeys, AM, distribué par Domino.
  • LES 07 ET 08/11 AU ZÉNITH DE PARIS, LE 09/11 À FOREST NATIONAL (COMPLET).

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