Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok

© National

J’ai pas de peau. (…) On voit tout à travers moi.” Avec une mère alcoolique suicidée et un père en prison, la narratrice de 27 ans vient ruer dans les brancards pour “montrer son carnage”. Depuis toute petite, des hommes lui ont dit et fait des choses “que d’autres hommes ne croient pas, ou contre lesquelles ils se révoltent”. Première fellation à 5 ans, abusée par son beau-père, la vie lui est “rentrée dedans vite et fort”. Depuis, à Gatineau (Québec), entre deux séjours en psychiatrie et sous les encouragements de maman, elle est devenue crissement bonne. “C’est pour ça que j’ai envie de baiser l’humanité au complet. Quand on a du talent, on en fait quelque chose.” Hurlant sa révolte à la face du monde, la jeune femme raconte tout, admet ses côtés sombres, honteux, dégueulasses, espérant juste qu’on s’intéresse à elle l’espace d’un instant. Gorgée de remous et de turbulences, en recherche permanente de feux d’artifice, elle tangue aux abords de précipices. Seule une histoire d’amour clandestine dans des motels avec un homme marié sera vécue comme une tentative de résurrection. La Québécoise Michelle Lapierre-Dallaire déboule en littérature à la manière d’une Virginie Despentes: en défonçant la porte et distribuant de gros coups de genoux dans les couilles. Le potard de l’ampli réglé sur 11, ce premier roman résonne d’un putain de solo déchirant, bourré de larsen et fout le feu à l’autofiction.

De Michelle Lapierre-Dallaire, éditions Le Nouvel Attila, 160 pages.

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