Xylouris White

« The Sisypheans »

Considéré comme le fondateur de Corinthe, rusé, roublard, célèbre pour ses fourberies, puni à tout jamais pour avoir osé berner la mort, Sisyphe est dans la mythologie grecque l’incarnation de l’éternel recommencement. Condamné qu’il a été (pour l’empêcher d’inventer quelque évasion) à pousser encore et encore au sommet d’une colline un énorme rocher qui dévalait à nouveau la pente dès qu’il avait réussi à l’y hisser. George Xylouris a une vision un peu plus singulière de cette histoire. Le musicien grec s’imaginait Sisyphe pousser le gros caillou avec sa main gauche, avec son dos ou sa tête, remarquant chaque jour l’évolution des saisons, de la flore et des insectes… Sisyphe lui faisait penser à une chanson populaire crétoise ( Proto Hanoti) qu’il redécouvrait chaque fois qu’il la jouait, le renvoyant à son activité et sa fonction de musicien. Le chanteur et joueur de luth a donc décidé d’intituler The Sisypheans le troisième album de Xylouris White, ce tandem qu’il a fondé en 2013 avec son comparse Jim White, batteur des Dirty Three notamment croisé aux côtés de Cat Power et de PJ Harvey. Fils d’un chanteur (Psarantonis) adulé par les ethnologues et par Nick Cave, neveu d’un autre interprète (Nikos) symbole du mouvement protestataire ayant fait chuter la junte militaire grecque en 1973, George Xylouris a trouvé en White un alter ego, une âme soeur. Mixé par Guy Picciotto (Fugazi), The Sisypheans slalome entre la musique traditionnelle, le rock psychédélique, le free jazz et emmène dans une espèce de transe, une expérience hypnotique, qui renvoie à leurs concerts fleuves (en Crète, le plus long a duré 18 heures) et a des allures de périple mystique. Définitivement pas ce que vous entendrez en allant au resto manger une moussaka ou des petits os…

Distribué par Drag City/V2.

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