Week-end family

Le comique Éric Judor est au centre de la première production 100% frenchie de la plateforme Disney+. Bel et bien au centre, tant les dialogues ne semblent se soucier que de la manière avec laquelle ce père d’une famille multi-recomposée, nommé Fred, voit, perçoit ou subit son entourage. Ses filles Clara (15 ans), Victoire (12 ans) et Romy (9 ans), toutes issues d’une union différente et dont il n’a la garde que le week-end, semblent dès le départ, tout comme leurs mères, vouées à jouer les faire-valoir de la quête autocentrée de cet éternel adolescent. Pareil pour la nouvelle venue Emmanuelle, doctorante québécoise de passage à Paris, dont il tombe amoureux dès l’instant où elle franchit la porte de son cabinet. Oui, parce que Fred est ostéopathe, ce qui ne l’empêche pas d’avoir lui-même du mal à filer droit. Qu’elle soit ou non sensible à son charme importe peu aux yeux des scénaristes puisqu’elle entamera sans transition une relation avec lui. L’adaptation à un univers familial composite pour Emmanuelle, qui (quel hasard!) se spécialise en psychologie de l’enfant, constitue un challenge que la série va ausculter en mode comédie familiale brouillonne. Colonisée par l’idée bien populiste que « les livres, les sciences, c’est bien, mais la vrai vie, c’est mieux », la série ne parvient que par moments à dégager quelques rires, malgré des dialogues qui font l’effet de grosses flèches rouges indiquant les moments où il faudrait s’esclaffer. Dans cet univers trop balisé, conduit par Baptiste Filleul (scénariste sur Chérif et Infidèle), mis en scène par l’ancien Robin des Bois Pierre-François Martin-Laval et Sophie Reine, seules les filles incarnées par Liona Bordonaro, Midie Dreyfus et Roxane Barazzuol apportent l’espoir d’une prochaine génération moins nombriliste.