Festival interdisciplinaire transfrontalier, Via marie les arts de la scène aux nouvelles technologies. Laissez-vous happer.

Mélange des arts, art du mélange. Festival basé sur l’hybridation des genres, Via rapproche depuis plus de vingt ans les disciplines. Via fait sauter les verrous, ouvre les portes, dirige les lumières. Résolument tournées vers les futurs. Ceux de l’homme et de ses cultures. Du théâtre au cinéma, des arts électroniques à la danse, il n’y a souvent qu’un pas. Chassé, croisé, transfrontalier.

Une fois de plus, du 13 au 23 mars, Mons et Maubeuge se la jouent transgenres. A coups de film spectacle, d’expos participatives…  » Nous invitons des artistes qui vivent souvent dans l’ombre, l’anonymat. Ou du moins qui ont du mal à se vendre, présente Didier Fusillier, directeur français du centre culturel Le Manège. Ils ne sont guère exposés dans les galeries. Ils ne bénéficient pas des coproductions de grandes maisons. Et ils ne sont pas non plus accueillis dans les grands théâtres. »

LE PUBLIC POUR EXISTER

Plate-forme contemporaine, joyeux fourre-tout, Via est à la fois leur tribune et le festival dont vous êtes le héros. A Maubeuge, l’exposition Immersion est en phase avec une création qui nécessite la présence du public pour exister. Une quinzaine de grosses installations mettent en vitrine des artistes qui travaillent sur le numérique. Leur envie? Happer. Absorber.

Souvenirs de chasse accrochés au mur, les Hunting Trophies de France Cadet se mettent en branle quand le spectateur s’approche. Ils tournent la tête, ouvrent les yeux et commencent à grogner. Mécontents d’avoir été traqués, tués, dépecés et exposés en icônes décoratives. Plus loin, utilisé par Björk sur sa tournée Volta, le « reactable » est un instrument de musique électronique interactif et collaboratif. Plusieurs performers se partagent le contrôle de l’instrument en déplaçant des objets sur une surface ronde lumineuse.

Interdit de ne pas toucher… Repoussant les frontières de la raison, Alvaro Cassinelli permet de sculpter à la main l’espace temps. Des images de Tokyo réagissent dès que vous posez les doigts sur son écran de lycra. Oui, Via bouscule les repères.  » Nous avons une psychiatre et une équipe médicale sur le coup« , plaisante Didier Fusillier. Son équipe présente pas moins de dix spectacles. Outre Sin Sangre, Welcome to nowhere et Mmm ( lire notre sélection), on pointera Finore et un nouveau solo d’Hiroaki Umeda. Inspiré par l’art cinétique, l’artiste s’interroge sur l’illusion d’optique et la danse. Invitée à monter une pièce à Manchester avec des artistes britanniques (le spectacle est surtitré en français), la Belge Lies Pauwels se crée, elle, un univers aux personnages étranges.

Tables rondes, ateliers… Via, c’est encore des rencontres professionnelles. Moments dédiés aux programmateurs, artistes, scénographes, techniciens, ingénieurs et étudiants intéressés par la technologie appliquée aux arts de la scène.

Via, c’est aussi l’art de la fête. D’ailleurs, pour la première fois, le festival NAME (Nord Art Musique Electronique) est de la party. Au programme: Hexstatic, référence mondiale du VJing, ou encore une baignade à la piscine de Maubeuge. L’£il sur les écrans géants et l’oreille sur le DJ set. Il est temps de se mouiller.

Via. A Mons, Maubeuge et Feignies. Du 13 au 23/03. Infos: 065/39 59 39. www.lemanege.com

TEXTE JULIEN BROQUET

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