De phénomène de mode, le retrogaming est devenu phénomène de masse. retour vers le futur du jeu vidéo.

Un temps réservé aux fanatiques de gros pixels, qui ont mangé du Pac-Man et taillé de l’ Asteroïds durant les années 80, le regain d’intérêt pour les anciens jeux vidéo touche aujourd’hui les générations qui n’étaient pas nées lors de la première invasion de Space Invaders et ne sont pas au parfum des premiers exploits de Mario Bros. Et c’est bien là que se niche la nouveauté!  » Voici quelques années, notre clientèle rétro consistait en quelques ados attardés et nostalgiques, désireux de retrouver les consoles de leur époque, Atari, Vectrex et autres Colecovision, nous explique le gérant d’un magasin Gamestation à Londres, une enseigne spécialisée dans le jeu vidéo en général, où les rayons rétro prennent cependant une place grandissante. Puis, d’année en année, le public s’est rajeuni. Aujourd’hui, le rayon dédié aux anciens jeux compte pour la moitié de notre chiffre d’affaires: le « retrogaming » touche carrément le grand public! » Vérification au dernier Salon des Jeux Vidéo qui s’est tenu à Paris le mois dernier. Où la salle consacrée à une exposition Sega (avec entre autres la console portative la moins portable du monde: la Gamegear) a attiré plus de visiteurs que la présentation des dernières nouveautés attendues pour Noël.

La grande invasion

Et, logiquement, le phénomène a dépassé le cadre du jeu pour s’étendre à la mode.  » Nous existons depuis plus de 10 ans, mais c’est maintenant que tout explose, s’enthousiasme Chris Birch, fondateur de Joystick Junkies (www.joystickjunkies.com), société britannique spécialisée dans la fabrication de t-shirts et de vestes frappées du logo « Atari » ou de la bobine de Donkey Kong. Le « retrogaming » a donné naissance à une nouvelle tribu, active aussi bien dans le gaming que dans la mode. Sans oublier l’art urbain. » À travers, notamment, les travaux du bien nommé « Invade », artiste graffeur qui envahit les villes grâce à ses pictos issus de l’univers Space Invaders. A tel point qu’une armée de disciples perpétue sa bonne idée dans tous les pays du monde (la liste des endroits « invaded » est disponible sur www.space-invaders.com). L’industrie du jeu vidéo a donc logiquement décidé de capitaliser sur le phénomène. S’il était déjà possible de télécharger des jeux « vintage » à l’aide de sa Xbox ou de sa PS3, Nintendo va nettement plus loin, faisant du rétro un sérieux produit d’appel. Dans le cadre du relifting de ses services « WiiWare » et « DSiware », elle lance un programme de parrainage où les downloaders téléchargeant le plus de nouveautés et convertissant un maximum de potes au « Ware » recevront gratuitement le catalogue NES, SNES ou N64 sur console virtuelle. Mieux: la firme japonaise, jamais niaise quand il s’agit de détecter les tendances porteuses, vient d’annoncer la sortie, pour le 20 novembre, de New Super Mario Bros, inspiré directement des jeux originaux. Et modélisé, comme à la grande époque, en 2D. Le plombier moustachu redevient donc une valeur sûre… au nez et à la barbe des héros des temps modernes.

Mao Boy

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