Une adolescente

 » Depuis l’âge de 13 ans, je promène dans les rues l’apparence d’une créature séduisante pour qui la vie, sur le papier, rien n’est plus béat. » Souvenirs d’enfance, disputes familiales, embrouilles de cité, le cinquième Lolita Pille commence par égrener le chapelet des premières fois intenses. Parmi celles-ci, Hell (2002), premier roman au succès retentissant, dont une partie de la critique française lui disputa la maternité. Vingt ans plus tard, chargée à bloc, Pille revient étriller ces  » braves gens » et dénonce une souffrance comparable au harcèlement scolaire vécu par  » Lolita la Lépreuse« . Pour laver son nom, l’autrice choisit aujourd’hui l’autofiction qui, de son propre aveu,  » ressemble à un roman« . Dans un geste furieux pour effacer l’ardoise, les frontières se brouillent: extraits de journal intime, confessions, échappées romanesques… Lolita/Lolito/Lol, séduisante garçonne, relate ses héroïnes, amies affranchies l’initiant au monde de la nuit, invite ses lecteurs dans la matrice de Hell, encombrant best-seller dont subsistent quelques réminiscences. Enfin, surtout, l’autrice évoque un viol à dix-neuf ans, la veille d’un avortement. Entre fulgurances et abandon de soi, ce retour gronde d’une colère sourde:  » Rien ne sert de se rebeller contre le désir véhément, en nous, de l’enfer. Il faut le surfer. »

De Lolita Pille, éditions Stock, 250 pages.

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