Il est loin le temps où la cellulite « volée » de Lady Di offusquait le public. Aujourd’hui, il en veut plus. Ça tombe bien, les people lui en donnent.

Les fonds de poubelles font recette. Le trash fascine. Ce n’est pas neuf, juste de plus en plus décomplexé. La série Dirt (Plug, vendredi à 20 h) sur les coulisses d’un tabloïd à scandales est, comme son nom l’indique, très sale. Courteney Cox y joue une rédac’ chef cynique et calculatrice, qui descend dans les égouts pour y dénicher du croustillant. Et s’il y a moyen qu’elle pose elle-même la peau de banane sur laquelle les people vont se vautrer, elle ne se prive pas une seconde.

La série est formidable, bien écrite et drôle. Mais aussi affreusement triste. Parce que les vies que le canard de fiction jette en pâture aux charognes, elles sont réelles. Dirt a l’air complètement décadente, dépravée et immorale, sans message apparent, si ce n’est de faire prendre conscience de l’indécence de fouiller les vide-ordures. Peine perdue? De plus en plus de vedettes organisent en effet elles-mêmes le viol de leur intimité.

TONDRE LA FEMME DU VOISIN

Britney Spears est ainsi la plus triste des tragédiennes. Celle qui clamait haut et fort que personne ne la toucherait avant la nuit de noces s’est, depuis ces déclarations, roulée sur pas mal d’hommes. Elle serait actuellement avec un paparazzi. L’interprète de l’ambivalent Baby One More Time cherche en tout cas l’objectif, et le capte avec une série de trucs de grand-mère particulièrement distingués: sortir d’une limousine sans culotte sous la microjupe ou encore empoigner une tondeuse pour se faire la boule à zéro devant une meute de photographes salivant derrière les stores vénitiens.

L’exhibition vulgaire, pour Brit’, ça marche. Son dernier album cartonne et elle se paie même le luxe, saucissonnée dans un minuscule bout de tissu mauve, de chanter Piece of me ( « Je suis Miss Rêve Américain depuis l’âge de 17 ans, qu’importe que j’entre en scène ou que je m’éclipse aux Philippines, ils vont toujours mettre des photos de mon derrière dans les magazines. Tu veux une part de moi? ») pour dénoncer ceux qui veulent trop en voir.

Nicolas Sarkozy, en revanche, a beau multiplier les apparitions au balcon, ça ne fonctionne pas fort. Il s’exhibe, pourtant. Short calé bien haut sous les aisselles, chaîne en or qui brille et Ray-Ban vissées sur le nez, il se balade amoureusement sur la plage avec la plus belle du quartier… Et là, quelle débandade, les « fans » ne suivent plus.

Mais que veut-elle, enfin, cette putain de foule ( « Toujours prête à lyncher quelqu’un, (…) à tondre la femme du voisin (!)…  » dixit Renaud)? Il semble en tout cas que malgré ce que pensait Alain Souchon, c’en est fini des sentiments et de la soif d’idéal. Elle aime le sang, les boyaux, la chatte et le caniveau.

Freud disait de la foule qu’elle avait 12 ans d’âge mental. D’après nos calculs et le constat de sa fixation hypnotique sur le sinistre, elle en a plutôt 15.

LA CHRONIQUE DE MYRIAM LEROY

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