Tout le bonheur du monde

David et Marylin Sorenson se sont aimés très vite, très fort et ont vu leur union bénie par quatre filles. Mais là où l’un d’eux a eu le champ libre pour construire sa carrière de médecin, l’autre, malgré une nature généreuse, s’est parfois sentie coincée dans cette maternité exponentielle. Aux yeux de Wendy (l’aînée, encore davantage en vrille depuis la mort de son mari), Violet (qui voit avec anxiété ressurgir son premier fils, abandonné à la naissance), Liza (enceinte et en couple avec un petit ami dépressif) et Grace (qui n’ose pas avouer qu’elle n’a pas été admise en fac de droit), le couple formé par leurs parents reste à la fois un socle d’une solidité notoire et une énigme. Comment peuvent-ils encore être guidés par leur désir inextinguible de l’autre à leur âge? Entre regards éclairants dans le rétro, jalousie sororale et secrets honteux ou rampants au point d’implosion, Claire Lombardo construit avec autant de causticité que d’élégance une fresque familiale sur plusieurs décennies. Si les Sorenson -famille blanche bourgeoise aisée- laisse finalement peu le monde extérieur toucher leur clan, leurs interactions, entre tendresse et acidité, sont toujours nuancées. Pas étonnant avec ce potentiel d’attachement qu’HBO ait acquis les droits d’adaptation pour une prochaine série!

De Claire Lombardo, éditions Rivages, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laetitia Devaux, 650 pages.

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