Le prix des billets de concerts n’arrête pas d’augmenter. La faute à qui?

Il faut bien le constater: depuis quelques années, le portefeuille de l’amateur de concerts doit s’ouvrir toujours plus grand. Il était par exemple possible de voir le groupe Muse pour 10 euros à peine en 2001. Cinq ans plus tard, le fan devait débourser trois fois plus (36 euros). Question de notoriété grandissante? Certes. Mais si l’on élimine plus ou moins ce biais en prenant le cas de Bob Dylan, son concert de 2005 à Forest National coûtait malgré tout deux fois plus cher que son passage dans la même salle 10 ans auparavant. A qui la faute? Qui profite le plus de cette hausse? Notre confrère Wouter Van Driessche a enquêté dans le Focus Knack de cette semaine. Et ses conclusions ne sont pas forcément celles auxquelles on s’attend. Une confirmation d’abord: ces dix dernières années, l’augmentation du prix des tickets de concerts rock est bien une réalité. Spectaculaire même, si l’on compare avec d’autres offres culturelles, comme la sortie au théâtre ou au cinéma. Est alors régulièrement pointé du doigt, Live Nation. Le principal organisateur de concerts en Belgique est en effet accusé d’abuser de sa position dominante. Ce n’est pourtant pas la thèse d’universitaires comme Katia Segers (VUB) ou Tom Evens (Gand). Selon eux, ce quasi-monopole permet même de ne pas complètement faire exploser les prix, comme c’est le cas aux Etats-Unis par exemple. Là, pour attirer les groupes, les promoteurs font monter les enchères. Quitte à le répercuter par après sur le prix du ticket… Comment comprendre alors que malgré cela, les prix belges ont quand même doublé, voire triplé en 10 ans. Il y a l’augmentation des coûts, qui, par rapport à d’autres secteurs, est difficilement résorbable dans des économies d’échelle. Il y aurait surtout la volonté chez les artistes de récupérer d’une main (les concerts) ce que l’on n’arrive plus à obtenir de l’autre (la vente des disques plombée par le téléchargement). Avec cette nuance de taille: à ce petit jeu-là, seuls les superstars arrivent à nouveau à tirer leur épingle du jeu

L.H.

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