Three Girls

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En 2012, dans la banlieue ouvrière de Manchester, de jeunes mineures ont été violées et sexuellement exploitées des mois durant sans que leurs bourreaux, un gang de pakistanais, ne passent devant des juges. Pire: aucun parmi les policiers en charge de l’enquête n’a cru ces ados venues porter plainte, rejetant la faute sur leur comportement (on connaît la chanson). Seule une employée d’un centre de planning familial aura tout tenté pour sensibiliser les services locaux, en vain. Couronnée par cinq Bafta en Angleterre dont ceux du meilleur scénario et de la meilleure mise en scène, Three Girls retrace l’affaire dans ses détails les plus scabreux. Sur fond de paupérisation post-industrielle, de désertification des banlieues et des offices publics, les trois épisodes avancent en terrain miné. Le premier, qui ne parvient pas à faire l’impasse sur les stéréotypes raciaux, risque de donner du grain à moudre aux xénophobes les plus mous du bulbe. Mais les deux suivants prennent le contrepied en soulignant l’inefficacité et la veulerie d’un système social, policier et judiciaire aussi à la rue que les adolescentes qu’ils sont censés protégés. En cela, Three Girls est une radiographie impitoyable de tout ce qui fait des jeunes filles les proies idéales d’une société ultralibérale prédatrice et indifférente à la douleur de ses enfants.

Minisérie créée par Philippa Lowthorpe et Nicole Taylor. Avec Molly Windsor, Ria Zmitrowicz, Liv Hill, Maxine Peake, Paul Kaye, Lesley Sharp.

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