DE ET AVEC GEORGE CLOONEY. AVEC RYAN GOSLING, PHILIP SEYMOUR HOFFMAN, PAUL GIAMATTI. 1 H 40. SORTIE: 26/10.

Retour aux choses sérieuses pour George Clooney qui, après le plaisant mais léger Leatherheads, renoue dans The Ides of March (Les marches du pouvoir, en vf) avec un cinéma à coloration politique. Le film nous emmène dans les coulisses de la campagne devant désigner le candidat démocrate à la présidentielle américaine. Une course à l’investiture dans laquelle le charismatique sénateur Morris (George Clooney) semble avoir toutes ses chances, l’enjeu immédiat étant toutefois la conquête de l’Ohio, étape potentiellement décisive sur la route de Washington. L’échéance est cruciale, elle voit les états-majors des 2 candidats en lice se livrer à une intense bataille de l’ombre. C’est dans ce contexte volatil qu’un jeune conseiller de campagne, Stephen Meyers (Ryan Gosling), va voir ses idéaux mis à l’épreuve du marigot politique, où les compromis sont légion et les coups tordus la norme, au sein de son propre camp au besoin.

Adaptation enlevée d’une pièce de théâtre inspirée de la candidature de Howard Dean à l’investiture suprême en 2004, The Ides of March présente les ingrédients éprouvés du thriller politique. Le film noue ainsi son intrigue dans une atmosphère de conspiration et de parano aigüe dont le cinéma américain s’est fait la spécialité, et installe ce faisant un climat étouffant en même temps qu’il dévide le fil d’un scénario à tiroirs. Rien que du fort classique, sans doute, mais exécuté de maîtresse façon par Clooney: s’il lorgne à l’évidence vers la production des années 70, référence en la matière, son film soutient en effet la comparaison, s’appuyant sur une mise en scène d’une sobre et rigoureuse efficacité. L’interprétation appelle, pour sa part, les superlatifs, avec en première ligne Clooney lui-même, dans un emploi taillé à sa mesure quoique non dénué d’ambiguïté, mais aussi un Ryan Gosling qui n’en finit plus de crever l’écran, les épatants Philip Seymour Hoffman et Paul Giamatti, dans le rôle des hommes de l’ombre cyniques, ajoutant encore à la solidité d’ensemble.

Plongée dans les arcanes du pouvoir, The Ides of March est un film à la lucidité désenchantée; une franche réussite, dont la consistance compense largement le manque d’éclat et l’absence de surprise relatifs…

J.F. PL.

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