20. 35 FRANCE 2
DRAME DE FERNANDO MEIRELLES. AVEC RALPH FIENNES, RACHEL WEISZ, DANNY HUSTON. 2004.
Justin Quayle, le héros du roman de John Le Carré et de son adaptation par Fernando Meirelles, était venu conduire sa femme à l’aéroport de Nairobi, d’où elle devait partir pour une autre ville kenyane, officiellement pour y assister à une manifestation musicale. Tessa lui avait adressé en partant un signe qu’ils ne savaient pas encore être le dernier… Quelques jours plus tard, le cadavre atrocement mutilé d’une femme blanche était retrouvé au bord d’un lac de la région, avec à ses côtés le corps d’un homme noir lui aussi assassiné. Tessa ne reviendrait plus jamais. Peut-être même avait-elle été infidèle… Torturé par la perte de celle qu’il adorait, dévoré par le doute, Justin allait bientôt soupçonner une tout autre vérité. Tessa s’attachait depuis quelque temps à réunir des preuves attestant de man£uvres honteuses et d’expériences cachées, menées pour le plus grand profit d’une société pharmaceutique et avec la complicité de hauts diplomates britanniques. Ne voulant pas nuire à son mari lui-même employé de l’Ambassade de Grande-Bretagne à Nairobi, elle lui avait tu l’enquête qu’elle menait avec un médecin africain… Comment Justin Quayle remontera le fil allant vers de lourds secrets, comment sa propre vie s’en trouvera mise en péril, The Constant Gardener nous le narre d’assez captivante façon.
FUSION DU SOCIAL ET DE L’INTIME
Le réalisateur brésilien Fernando Meirelles, révélé par Cidade de Deus, £uvre coup de poing sur l’univers violent des jeunes des favelas, y passe des bidonvilles de Rio à ceux de la capitale du Kenya, théâtre de quelques scènes clés du film. Le style est assez classique, même si la chronologie est bousculée par une structure où se multiplient les flash-back et les retours sur une scène déjà vue mais revisitée sous un angle nouveau.
L’originalité du film, comme avant lui celle du livre de Le Carré, est de conjuguer de maîtresse façon deux genres en apparence peu compatibles: d’une part le cinéma politique dénonciateur d’abus, et de l’autre le film d’amour idéaliste et romantique. Il fallait tout le talent et l’aura de Ralph Fiennes pour faire aisément passer cette fusion du social et de l’intime. Le subtil interprète du Patient anglais, de Spider et de La Liste de Schindler trouve les accents justes pour décliner les élans, les douleurs, la détermination soudain farouche, du diplomate devenu justicier.
Louis Danvers
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