Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

20.35 FRANCE 3

PRéSENTé PAR GEORGES PERNOUD.

T halassa, c’est plus fort que toi. Cela fait plus de trente ans que le « magazine de la mer » navigue en père peinard sur les eaux pourtant agitées du PAF. Aujourd’hui encore, il reste indéboulonnable, ancré au prime time du vendredi soir de France 3. Y compris pendant les vacances. Alors que la plupart des émissions sont rentrées au port pour une pause estivale, l’hebdo conçu par Georges Pernoud reste à la barre. Durant tout l’été, ce dernier en profitera pour s’attarder plus précisément sur les océans de la planète.

Pour le début de la série, quatre reportages ont été tournés dans le Pacifique sud: de l’émancipation des femmes dans les îles Fidji à la surveillance de la Grande Barrière de Corail. Les ingrédients de Thalassa sont connus: images magnifiques, dépaysement garanti… Certes, les sujets et le ton ne sont pas toujours très, euh…,rock’n’roll. Mais l’intérêt est ailleurs, notamment dans ce que Thalassa arrive régulièrement à fournir des histoires qui sortent des sentiers médiatiques trop rebattus. Comme un grand bol d’air marin vivifiant, après une semaine en mode métro-boulot-dodo.

POéTIQUE

Des quatre sujets proposés ce vendredi soir, celui consacré aux compteurs d’îles est l’un des plus intrigants. Il se penche sur le sort de milliers d’îles non répertoriées d’Indonésie. Il faut dire que le pays est le plus grand archipel au monde, aussi vaste que l’Europe. Au point que la limite des eaux territoriales reste encore parfois floue. Depuis qu’elle a perdu la souveraineté sur deux îlots au profit de la Malaisie en 2002, l’Indonésie s’est donc lancée dans un grand recensement. L’objectif n’est pas que géostratégique. Il est aussi politique: après la chute du dictateur Suharto, cette mosaïque de quelque 700 peuples se cherche une nouvelle identité, et donc une nouvelle unité.

Marie David et Najib Dhoum ont ainsi suivi deux géographes du ministère de la Marine indonésien en mission de recensement. Ils sont obligés de se rendre sur place: aussi précises soient-elles, les images satellites ne suffisent pas à détailler la myriade d’îles, qui se confondent par moment avec la mangrove. De plus, les Nations unies exigent que le moindre confetti soit nommé pour être reconnu. D’où la nécessité d’interroger les locaux. Partis de la capitale Djakarta, ces « compteurs d’îles » doivent effectuer une dizaine d’heures de vol pour rejoindre Sorong, en Papouasie occidentale. Sur place, ils se lanceront dans une équipée prenante, ponctuée d’une fin à l’absurde presque poétique. Comme l’impossibilité d’une île…

Laurent Hoebrechts

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