Tangerine

Tanger, 1956. Alice Shipley n’y arrive pas. À croire que la ville la rejette, se dérobe, lui veut du mal. Au lieu de sortir, Alice passe de longues heures, assommantes et solitaires, à attendre le retour de John, son mari. L’arrivée de Lucy, ex-colocataire et ancienne amie la plus proche avant que les choses ne tournent mal, vient transformer son quotidien. « La Lucy qui disait ce qu’elle pensait, savait ce qu’elle voulait, et ne se gênait pas pour s’en emparer. » Bientôt la joie des retrouvailles fait place à une sensation d’étouffement, à la certitude d’être observée… Le bandeau promo annonce « Donna Tartt, Gillian Flynn et Patricia Highsmith écrivant ensemble le scénario d’un film d’Hithcock. » Or, si Christine Mangan ne lésine pas sur les effets de manche pour nourrir son noir à l’eau de rose, ce thriller pétri de clichés ne nous a pas fait voyager. L’autrice n’a de cesse d’agiter les colifichets touristiques d’un Tanger d’opérette secoué dans une boule à neige: « Comme ça, vous apprendrez ce qui différencie une touriste d’une voyageuse. » La leçon, paraît-il, vaut bien un fromage. « Mon coeur se serra, j’eus une boule à l’estomac. Tous ces atroces clichés que j’avais lus et relus dans des livres qui me revinrent et, en cet instant, je ne les compris que trop bien, jusqu’au dernier. » (sic)

De Christine Mangan, ÉDITIONS Harper Collins, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laure Manceau, 320 pages.

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