« Broken Hearts Club »

À quelques jours de son 30e anniversaire -le 23 avril-, Sydney Loren Bennett a sorti son second album. Seulement? C’est évidemment sans compter ses aventures précédentes. D’abord au sein du collectif Odd Future (Tyler, The Creator, Earl Sweatshirt…), et ensuite avec The Internet, formation qui aura grandement contribué à remodeler le r’n’b. À chaque fois, Syd a réussi à imposer sa présence vaporeuse, sa voix semblant toujours flotter sur la mélodie. C’est plus que jamais le cas sur Broken Hearts Club. Épatant, notamment dans sa capacité à faire bouger à nouveau les lignes du genre, le disque expérimente par petites touches, sans jamais perdre le fil du récit.

En l’occurrence, comme son titre le laisse deviner, ce nouvel album se penche sur la rupture amoureuse qu’a vécue la chanteuse. Une liaison au long cours qui s’est arrêtée juste avant le premier confinement, et alors que plusieurs morceaux avaient déjà été inspirés par la relation. Au lieu de tout jeter, Syd a choisi d’en conserver la plupart, et de les compléter avec de nouveaux, décrivant la séparation. Retraçant l’arc amoureux, le résultat est remarquable. Les éléments funk dominent les premiers morceaux -de CYBAH (pour Could You Break A Heart?) avec la voix de Lucky Daye en contrepoint, en passant par le clin d’oeil à Prince période Little Red Corvette sur Fast Car (la boîte à rythme, le solo de guitare). Par la suite, Syd se rapproche davantage de la néo-soul et du r’n’b nineties -de Right Track avec Smino, au crooning lascif d’ Out Loud, avec Kehlani. Du grand art.

Distribué par Sony.

8

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