Vénéneuses dans Damages, désenchantées dans Army Wives, les femmes éclaboussent les nouvelles séries télé. Du caviar pour les yeux.

Le doute n’est plus permis: sans les femmes, les séries télé n’auraient pas la même saveur, le même piquant, le même – osons le mot – brio. Espiègles, vachardes, ambitieuses, effacées, potaches, rebelles ou dociles, elles jouent des sentiments avec une habileté déconcertante. Gratinant au passage leur prestation d’une pincée de malice et d’ironie qui ferait fondre le plus glacial des téléspectateurs. A croire que leur registre de jeu dépasse de deux ou trois octaves celui dont le plus inspiré des acteurs pourrait rêver. Douées pour camper tous les styles de femmes, elles se glissent également avec aisance dans la peau des hommes, leur empruntant sans se faire prier petites manies et coups tordus…

CLOSE COMBAT

Bref, la femme est l’avenir des séries! La nouvelle fournée de titres qui débarque sur BeTv en ce joli mois de mars, après avoir essuyé haut la main les plâtres outre-Atlantique, ne démentira pas ce cri du c£ur. On aurait pu craindre une baisse de régime après les coups d’éclat en rafale des dernières années – Desperate Housewives, L Word ou Grey’s Anatomy. Rien à craindre de ce côté-là. Les scénaristes sont apparemment loin d’avoir épuisé le sujet.

La preuve avec l’époustouflant Damages. Ce thriller, emmené par une Glenn Close vénéneuse et diabolique à souhait, emprunte tout en renouvelant les codes de la série judiciaire. Long flash-back s’étirant sans temps mort sur treize épisodes coupés au cordeau, la série est l’exact contre-pied d’Ally McBeal. Le cabinet d’avocat n’est plus une sorte de Facebook grandeur nature où les protagonistes tissent leur toile sociale. C’est une arène où tous les coups (bas) sont permis. En particulier ceux que la redoutée Patty Hewes (épatante Glenn Close) réserve à ses meilleurs ennemis. A commencer par l’industriel véreux Arthur Frobisher, accusé par ses anciens employés d’avoir organisé la faillite de son entreprise pour toucher le pactole. Depuis son fauteuil, on compte les uppercuts, on démonte le meccano des événements, on aligne comme autant de cadavres les pièces du puzzle.

IN THE ARMY NOW

Et ne parlez pas de série féministe. La grande ordonnatrice, visage de cire et regard acier, ne mange pas de ce pain-là. Dans Damages, la femme est une louve pour la femme. Ce que confirmera la pauvre Ellen Parsons (Rose Byrne), jeune avocate brillante égarée dans ce jeu de massacre aux loopings scénaristiques décoiffants. Et hautement addictifs!

Où sont encore les femmes? En tête du générique d’ Army Wives, autre perle déroulant le quotidien de cinq amis (dont quatre filles) reclus dans une caserne pendant que leur moitié guerroie en Irak. Une saga au ton parfois acide qui n’épargne pas l’armée, présentée comme une mère vorace écrasant tout sur son passage. Humaine et émouvante, cette série ne révolutionne pas le genre, mais offre un éclairage inédit sur une guerre qui ronge la société américaine. Et où les femmes, sur le front comme à l’arrière, se retrouvent en première ligne…

Damages, premier épisode le 17/03 sur Be 1. Army Wives, premier épisode le 7/03 sur Be Séries.

DE LAURENT raphaël

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