Sortir au jour

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À la faveur d’une discussion en librairie, Amandine Dhée (La Femme brouillon, À mains nues) rencontre Gabriele, reconvertie comme thanatopractrice après un parcours nomade. L’autrice perçoit que sa façon d’être “là au moment où la catastrophe arrive, de travailler avec les morts” l’aidera à déplier ses propres craintes. Sortir au jour est donc tressé de ces deux voix, donnant à lire tour à tour la réalité et l’éthique d’une profession choisie (“C’est à ce moment-là que je parle aux défunts, je dis ça se passe bien, je dis bravo et merci” ou “[…] mon métier ne me prémunit de rien. Le fait de connaître les coulisses ne rend pas les choses plus faciles”) et les face-à-face avec la maladie, le deuil ou le chagrin. Ces événements relèvent à la fois de l’intime (ici, un fils qui doit être examiné, un père qui annonce son cancer, un grand-père dont l’accident pose question, une amie chère partie précocement) mais aussi du communautaire (comment réagit-on, en tant que société, face à une pandémie qui multiplie les morts et nous prive de rituels? Comment appréhender ces gués avec des enfants?). Comme dans ses livres précédents, l’autrice maintient très finement à flots la vulnérabilité et l’humour de son “je”, nous aidant à muer notre propre appréhension en cailloux réflexifs.

D’Amandine Dhée, éditions La Contre-Allée, 128 pages. Parution le 13/01.

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