Snowdrop

Ce n’est pas Bong Joon-ho à la réalisation, et on aperçoit un peu moins de tripes à l’air libre que dans Squid Game, mais Snowdrop est bien une véritable superproduction à l’ancienne, façon Docteur Jivago ou Lawrence d’Arabie. La mise en scène est flamboyante -quelle scène d’ouverture!- et les rôles principaux réunissent deux stars du pays: l’acteur Jung Hae-in, et Kim Ji-soo alias Jisoo, une des membres du groupe de K-Pop furieusement tendance Blackpink (à l’affiche de Blackpink: le film, toujours sur Disney+). Eun Young-ro est une jeune étudiante de l’université pour femmes Ho-su. Dans l’internat, l’ambiance est stricte, mais on rigole bien dans la chambre 207… jusqu’au jour où Eun y trouve l’intrigant Im Soo-ho ensanglanté… Tout ce petit monde est très mignon, la photographie est superbe, et l’internat ressemble à un château de conte de fées. On est en 1987, et on en oublierait que dehors, des étudiants manifestent pour la démocratie et la mise en place d’élections enfin libres. La série draine d’ailleurs une douce odeur de soufre depuis que des voix se sont élevées en Corée du Sud, fustigeant une certaine glamorisation des événements pourtant sanglants de l’époque. Chaque épisode est long comme un véritable film (1 h 30 environ), car la trame est complexe. Les sous-intrigues se multiplient: à la romance naissante entre Eun Young-ro et Im Soo-ho s’ajoutent les agissements du ANSP (les services secrets sud-coréens), les bisbilles des femmes des grands pontes desdits services, mais aussi la traque de leurs espions sur le terrain, bien décidés à retrouver Im Soo-ho, qui n’est peut-être pas un simple étudiant opposé à la dictature, fraîchement diplômé de l’université de Berlin, mais bien un espion nord-coréen… On reprend notre respiration et on fait le point: love story, faits historiques, politique, action trépidante… Avec Snowdrop, vous ne serez pas en reste.