Sirènes

Dans un monde apocalyptique, la pollution atmosphérique a provoqué le cancer noir, une désintégration dermique. Les plus démunis, à la surface, ne peuvent s’en protéger et meurent inéluctablement. Puissante et déviante, la mafia japonaise a assis son empire, bâti une ville subaquatique et mis la main sur le trafic des sirènes, désormais d’élevage. Ces créatures féroces -dévorant les mâles après coït- sont entièrement soumises au joug humain, et finissent consommées comme viande de mer après la gestation ou envoyées au bordel lorsqu’elles sont stériles. Samuel, cadre yakuza déchu, est devenu surveillant dans un de ces bassins où les hauts-gradés viennent parfois assister à la monte. Sur la brèche psychique depuis la mort de sa compagne Sadako, il outrepasse les limites de sa charge et s’accouple avec une demi-albinos. Mais que faire de la créature hybride quand la sirène mettra bas? Publié en Italie en 2007, Sirènes harponne violemment, grâce à un dosage miscible de fascination et répulsion. Dans ses eaux viciées voire létales, dont les images abrasives vous tatouent, surnagent une lucidité inquiète quant aux travers humains et une charge contre les prédateurs de tous bords, qu’importe que dans leurs filets soient captifs des femmes ou des animaux.

De Laura Pugno, éditions Inculte, traduit de l’italien par Marine Aubry-Morici,

130 pages.

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