Sir Michael Caine: du monde ouvrier aux Oscars de la gloire
Fils d’une femme de ménage et d’un porteur dans un marché aux poissons, il fut l’un des premiers à franchir les barrières sociales dans le milieu du cinéma en Angleterre. C’est Roger Moore qui le dit. Né en 1933 pendant la crise la plus grave que le pays ait connue et six ans avant une catastrophe bien plus terrible encore, Michael Caine usait sa première réplique “Maman est sortie” dès l’âge de 3 ans, face aux créanciers qui se pressaient à la porte de l’habitation familiale. Aujourd’hui, il en a 90 et retrace sa carrière dans un long entretien entrecoupé par des extraits de films, des interviews de Madness qui lui a consacré une chanson, de Christopher Nolan qui l’a fait revenir au cinéma pour aider Batman ou encore de Paolo Sorentino qui l’a dirigé dans Youth… D’abord doublure de Peter O’Toole, Caine raconte l’arrivée d’acteurs venus des classes ouvrières (Richard Burton, Sean Connery) parce que les studios voulaient des accents cockney et avaient besoin d’eux. Il se souvient de soirées à Hollywood où on l’a empêché de mettre du sucre dans son café -“Stop Michael. C’est de la cocaïne.” Autoportrait (ou presque) avec de la classe et de la malice, un grand sens de l’humour et de l’anecdote d’un acteur philosophe. “Je ne regrette pas de ne plus être jeune. Le regret est une perte de temps.”
Documentaire de Margarete Kreuzer.
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