Scarlett

Adapté en 1939 du roman-fleuve de Margaret Mitchell paru trois ans auparavant, Autant en emporte le vent s’est imposé, mieux qu’un classique, comme un monument du 7e Art, statut certifié par ses huit Oscars et quelque 215 millions de spectateurs cumulés sur le seul territoire des États-Unis -un sondage réalisé en 2014, pour les 75 ans de sa sortie, en faisait d’ailleurs encore et toujours le film préféré des Américains. Pharaonique et couronnée de succès, l’entreprise fut cependant tout sauf un long fleuve tranquille. François- Guillaume Lorrain retrace le fil(m) de cette aventure tumultueuse dans un roman aussi documenté que passionnant plongeant au coeur du Hollywood de l’Âge d’or. Optant pour un découpage serré, l’auteur décline en courts chapitres un récit qu’il fait graviter autour de trois personnages, le producteur David O. Selznick et les actrices Vivien Leigh et Hattie McDaniel. À leurs côtés, un défilé ininterrompu de seconds rôles, des plus illustres aux milliers d’inconnues à qui un casting ouvert avait fait miroiter des rêves de gloire -l’un des moyens imaginés par Selznick pour entretenir la fièvre autour du film à l’échelle du pays. Rien n’était trop beau pour le mogul, qui faillit toutefois y laisser sa chemise, le projet tanguant souvent plus que de raison -jusqu’à l’interprète de Scarlett qui ne fut trouvée qu’alors que le tournage avait déjà débuté. Une « péripétie » parmi les nombreuses à rythmer un récit nerveux inscrit dans la démesure du Hollywood d’alors, dont l’auteur restitue l’atmosphère non sans esquisser, à la suite de Hattie McDaniel, première interprète noire oscarisée et  » choeur tragique de ce grand mélodrame en Technicolor« , des enjeux débordant du cadre du film, fût-il de 243 minutes.

De François-Guillaume Lorrain, éditions Flammarion, 336 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content