Sarclage

© National

Le torchon brûle entre Rose et Martine: elles ne s’entendent plus. Entre Rose et Cécile, les relations ne sont pas non plus au beau fixe. Et quand Lise propose à Rose de s’arrêter chez Martine pour boire le thé avec les anciennes copines, Rose pète un câble. À lire ces lignes, on pourrait penser à une médiocre télénovela de milieu d’après-midi. Geneviève Lebleu a plutôt choisi la voie de la série B et de l’allégorie botanique pour démêler les fils relationnels qui unissent cette communauté de femmes. Le jardin de Martine enferme des créatures végétales, dont on ignore si elles sont maléfiques ou non, mais qui semblent avoir un appétit insatiable. Et comme toute plante vivace, elles ont la capacité de renaître, mais peut-être sous une autre forme… Sarclage hésite entre deux genres littéraires, réservant un traitement graphique distinct -mais subtil- pour chacun d’eux: aux passages réalistes, l’autrice québécoise réserve un trait assez raide, qui se délie dans les moments d’horreur psychédélique. Si les références au cinéma bis des années 50 est évident, Geneviève Lebleu ne tombe pourtant pas dans la caricature grand-guignolesque. Tout l’intérêt du récit réside dans l’équilibre graphique et scénaristique entre deux univers qui semblent vouloir nous faire passer le message qu’un bon coup de sarclage dans nos relations peut parfois être salutaire…

De Geneviève Lebleu, éditions Pow Pow, 102 pages.

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