Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

On ne devient pas impunément l’une des principales icônes culturelles du XXe siècle. Le culte qu’ont engendré les Beatles a forcément eu un prix. Celui de rumeurs. Autant de potins persistants, qui se nourrissent de la légende autant qu’ils l’alimentent. Après tout, on est rock’n’roll ou on ne l’est pas… Du morceau Lucy in the Sky with Diamonds, on n’a ainsi longtemps retenu que les initiales, LSD, pour la drogue à laquelle carburait alors le groupe. La vérité serait pourtant plus prosaïque: la chanson serait en effet née d’un croquis du petit Julian Lennon, qui à l’âge de 4 ans a dessiné Lucy, sa copine de classe, dans un ciel orné de diamants…

Forte tête, Lennon se retrouvera souvent au centre de tous les bruits de couloirs. De sa relation amoureuse supposée avec Brian Epstein, premier manager des Beatles, jusqu’à sa mort violente, dans laquelle certains continuent de voir la main de la CIA. Ses déclarations de 65, sur la popularité des Beatles plus importante que celle de Jésus, feront également beaucoup pour enfler les rumeurs satanistes. Messages subliminaux, phrases codées… avant que le serial killer Charles Manson ne s’empare du morceau Helter Skelter pour « justifier » sa barbarie.

Mais la plus cocasse des « légendes urbaines » reste encore celle liée à la mort supposée de Paul. Des sites entiers lui sont consacrés sur le Net, toujours très documentés, rarement sérieux. Alors qu’Elvis serait toujours vivant, en train de boire un daikiri fraise sur une île dorée, Macca serait ainsi décédé depuis un petit temps déjà. Depuis 1966 précisément, et un accident de la route fatal, à la sortie d’une session orageuse de Sgt. Pepper. Les preuves? Il n’y a qu’à se pencher pour en trouver à la pelle, insistent les tenants de la théorie du complot. A commencer par la pochette d’ Abbey Road. On y voit Mc Cartney, précédé de Lennon en blanc (couleur du deuil en Orient), et Ringo Starr en noir (couleur du deuil en Occident), avec Harrison en simples jeans dans le rôle du croque-mort. L’analyse du numéro de la plaque de la Coccinelle est censée dissiper les derniers doutes: LMW 28 IF, soit « Living McCartney Would be 28 If… « , « Vivant Paul McCartney aurait 28 ans si… ». Impa- rable… Cela permettra au moins à Paulo cette jolie pirouette: en 93, il retournera sur le même passage piéton pour la couverture de son album en concert, intitulé Paul is Live

Laurent Hoebrechts

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