La littérature a toujours été une source majeure d’inspiration pour le rock. Exemples.

The Cure « Killing An Arab »

Pour son premier single, sorti en 1978, The Cure a fait fort. Le titre a beau s’inspirer clairement de L’Etranger d’Albert Camus (un exemplaire du livre accompagne la copie promo envoyée aux journalistes), cela n’empêchera évidemment pas la controverse. Robert Smith y retranscrit l’épisode du livre qui voit le narrateur, Meursault, ébloui par le soleil, assassiner un Arabe sur une plage d’Alger. Sulfureux à sa sortie, le titre a été rebaptisé en Killing Another, lors des derniers concerts du groupe.

Pink Floyd « animals »

1977, année du punk. Pink Floyd en profite pour sortir quelques-unes de ses chansons les plus misanthropes. Gilmour et Waters se penchent ainsi sur la Ferme des animaux, la fameuse fable animalière d’Orwell sortie trente ans plus tôt. L’auteur britannique y dressait une critique en règle du totalitarisme communiste. Pink Floyd reprend la même trame, les cinq morceaux de l’album citant les principales « castes » présentes dans la ferme ( Pigs, Dogs, Sheep).

The Buggles « video killed the radio star »

Récemment disparu, J.G. Ballard a inspiré de nombreux groupes. A l’instar de Joy Division, à la charnière des années 70 et 80, ce sont surtout des formations post-punk qui ont trouvé dans ses récits d’anticipation un écho à leur spleen. Mais Ballard a également pu infiltrer la pop synthétique d’un groupe comme les Buggles. Leur tube Video Killed The Radio Star est ainsi clairement tiré d’une de ses nouvelles, The Sound-Sweep ( Le débruiteur).

David Bowie « diamond dogs »

De l’£uvre d’Orwell, Pink Floyd avait retenu la Ferme des animaux. Quelques années plus tôt, Bowie se penchait lui sur 1984, autre livre culte de l’écrivain anglais. Problème: les légataires de l’£uvre lui refuseront l’emprunt de plusieurs références. Bowie ne pourra donc pas aller jusqu’au bout de son fantasme de spectacle total. Peu importe. Les thèmes, très politiques, restent identiques (l’un des titres du disque est d’ailleurs resté 1984).

The Velvet Underground « venus in furs »

En 1967, épaulé par Warhol, le Velvet Underground sort son premier album. Un de ceux qui vont changer le cours des choses, avec un rock urbain et crasseux. Lettré aussi. Venus in Furs est ainsi directement tiré de la Venus à la fourrure, le chef-d’£uvre de l’écrivain autrichien Leopold von Sacher-Masoch (1836-1895). Celui-même dont le nom servira plus tard à former le terme masochisme, qui constitue précisément un des thèmes du morceau du Velvet.

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