Robinson & compagnie

En bonus, un fécond dialogue autour du film, joliment restauré pour l’occasion, avec son réalisateur Jacques Colombat en resitue l’ambition première: la création d’une fantaisie teintée d’onirisme. Dans le passionnant livret consacré par Colombat à son mentor Paul Grimault ( Le Roi et l’Oiseau) également encarté dans cette très consistante édition collector DVD/Blu-ray, le cinéaste rappelle d’ailleurs qu’un certain manque de sérieux est toujours propice sinon indispensable à la création. Modèle d’animation dite traditionnelle, cette libre adaptation de Daniel Defoe, récompensée en 1991 du Grand Prix du festival d’Annecy, impose d’emblée un ton particulier, détaché, presque badin parfois.  » C’est une suite de rendez-vous manqués avec l’espèce humaine« , relèvera fort justement l’assistant à la mise en scène Jean Rubak à son propos. Suivant sur plusieurs décennies un Robinson qui adopte peu ou prou les traits d’un certain Michel Simon, cette série quasiment hétéroclite d’épisodes incongrus n’atteint certes pas à la poésie cosmique de l’héritier Michael Dudok de Wit ( La Tortue rouge), mais n’en gagne pas moins peu à peu en saveur, transcendant une narration délibérément surannée par de petites trouvailles au doux parfum d’évasion. On notera encore la présence ici de trois courts métrages signés Colombat, dont LaTartelette, parodie assez rugueuse de La Petite Fille aux allumettes d’Andersen.

Robinson & compagnie

De Jacques Colombat. 1991. 1 h 06. Dist: Capricci.

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