Riposte féministe

© National

Nous sommes la voix de celles qui n’en ont plus.” À qui appartient l’espace public? “Public” ne voudrait-il pas plutôt dire, pour reprendre une terminologie militante, “l’espace des hommes cis blancs hétérosexuels”? Cet espace public, les colleuses entendent bien se le réapproprier. Par petites échappées téméraires et nocturnes, elles parcourent les rues pour semer sur nos murs des messages incisifs. Il existe plus de 200 collectifs en France, et de nombreux en Belgique. Riposte féministe en suit une dizaine, le temps de quelques nuits folles, de discussions passionnées et de manifestations fiévreuses. “Le sexisme est partout, nous aussi.” De Brest à Paris en passant par Marseille ou Montbrison, elles arpentent les rues la nuit, et se réunissent le jour pour planifier leurs sorties et ouvrir des espaces de dialogue sûrs et inclusifs, où s’échangent espoirs et désespoirs, aspirations et colères. Où se partagent aussi les expériences. Les violences sexistes se déploient comme un continuum, de l’insulte au meurtre. Toutes ces jeunes personnes victimes de discrimination de genre y ont été confrontées d’une façon ou d’une autre. Si les profils diffèrent parfois radicalement, des jeunes bourgeoises réfugiées dans la bibliothèque familiale aux jeunes travailleuses isolées, la moyenne d’âge dessine une génération, celle des 18-25 ans, qui s’inscrit dans l’Histoire des luttes féministes avec ses feuilles blanches, ses pinceaux et ses pots de colle. Leur maîtrise conceptuelle et théorique impressionne souvent, leur énergie emporte. Le film les accompagne et les observe au rythme d’un puissant crescendo qui fait résonner furieusement l’un des slogans phares des colleuses: “le sexisme tue, pas le féminisme”.

De Marie Perennès et Simon Depardon. 1 h 27. Sortie: 16/11.

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