Feu à volonté – Caméra à l’épaule, Resident Evil: Darkside Chronicles confirme le retour en force des rail shooters pour 2009. Un jeu de genre, sang pour sang.

Édité par Capcom et développé par Cavia, âge N.C., disponible sur Nintendo Wii en novembre.

Six mois à peine après avoir plongé les assoiffés de survival horror dans un enfer zombiesque centrafricain sur 360 et PS3 (puis récemment sur PC), la saga Resident Evil effectuera prochainement un crochet du côté de la Wii dans Darkside Chronicles. Point de cinquième épisode lié à la colonne vertébrale de la série ici. Mais une sorte de spin off calée entre Resident Evil 2 et 4 s’autorisant même un détour par le Code Veronica de la regrettée Dreamcast. Aussi hardcore dans son contexte narratif qu’accessible par sa prise en main, le titre de Capcom confirme le retour en force des rail shooters en 2009.

Viser l’écran avec une pétoire en plastique, tirer puis recharger. Le principe du rail shooter est on ne peut plus bête. Un gameplay qui cartonnait au milieu des années 90 dans les salles d’arcade avec des titres comme Time Crisis et Silent Scope qui revisitaient le séminal Duck Hunt en faisant défiler des décors 3D hyper réalistes mais précalculés. La généralisation de la 3D temps réelle et la popularisation des FPS (leurs descendants naturels) ont toutefois fait tomber le style en désuétude. Jusqu’à l’arrivée de la Wii et de sa télécommande utilisable comme revolver.

Liens de sang

Alors que seule une poignée de titres casual confidentiels semblaient vivoter de ce gameplay sur Wii, surprise: en février dernier, le tarantinesque The House of the Dead: OVERKILL de Sega éclabousse les joueurs avec son ambiance de série Z bien trempée. Dead Space Extraction riposte en septembre avec un tour de force graphique SF/horreur pour maniaque de la gâchette. On jubile. Face à ces rivaux, le prochain Resident Evil Darkside Chronicles appuie la tendance. Mais aura fort à faire, d’autant que s’il était acceptable, Resident Evil: The Umbrella Chronicles, son prédécesseur, ne supporte pas la comparaison avec les titres de Sega et Electronic Arts.

Arme secrète? Une caméra façon Cloverfield.« Par son mélange de SF et de monstres, ce film a des liens de parenté insoupçonnés avec Resident Evil « , soutient Masachika Kawata, producteur du jeu chez Capcom (également responsable de Resident Evil 5). « Comme leur nom l’indique, les rail shooters offrent des déplacements de caméra rigides, ce qui n’est pas très fun. On a donc développé un effet caméra à l’épaule, ce qui amène une difficulté supplémentaire pour le joueur mais aussi plus d’émotions et d’horreur. Grâce à cette technique, nous avons pu faire passer les sentiments du personnage que le joueur incarne à travers la caméra. »

Au-delà de ce gimmick visuel de reality show qui a marqué le cinéma d’horreur récent dans des films comme Blair Witch Project, REC ou la Chronique Des Morts-Vivants, Capcom déroulera une aventure qui débutera en Amérique du Sud, avec une atmosphère solaire zombiesque proche de RE5. Se pratiquant en duo, avec l’ordinateur ou un second joueur, le titre se fendra également de passages claustrophobiques et labyrinthiques émaillés d’une mystérieuse voix dirigiste échappée de SAW. Avec en plus des zombies claudiquant à la pelle, des insectes génétiquement modifiés et des reptiles chimériques géants. Les enfants, au lit!

Michi-Hiro Tamaï