La nouvelle star a une tête de junkie. Quand elle chante, elle devient Reine de Saba, Marquise des Anges. Quand le talent et l’attitude rendent beau.

Ce qu’il y a de bien avec les candidats du télécrochet de M6 La Nouvelle Star, c’est qu’on ne leur demande pas de parler (ou alors, très rarement). Ce qui nous laisse tout le loisir de fantasmer sur leur personnalité, et de les respecter moins pour ce qu’ils sont que pour ce qu’ils font.

Difficile de devenir une star, une vraie, quand on sort d’une Star Academy où l’on a coulé des litres de larmes de crocodile et évolué le tif gras devant les caméras. Difficile aussi – c’est cruel – de squatter la tête des charts ensuite quand on n’a pas le look mannequin: Magalie Vaé et Cyril Cinélu peuvent en témoigner.

En revanche, Christophe Willem et Julien Doré (vainqueurs atypiques des deux dernières éditions de La Nouvelle Star) ont déjà inscrit leur nom parmi les étoiles. Ils sont suivis par Amandine Bourgeois, une Toulousaine de 29 ans, LE phénomène de cette fournée 2008 de jeunes chanteurs. Pour l’instant, on l’appelle simplement par son prénom. Tous les pronostics la donnent grande favorite de la finale du 11 juin. Et même, par surprise, si elle ne vient pas grossir le rang des gagnants de ces cinq dernières années, elle est assurée de marquer le « PAF Walk of Fame ».

« Amandine », la première fois qu’on s’est dit qu’il fallait retenir ces trois syllabes étonnamment angéliques pour une fille aussi rock’n’roll, c’était lors des castings. Flash-back.

Les 4 jurés de la Nouvelle Star – Lio, Philippe Man£uvre, Sinclair et André Manoukian – s’arrêtent à Toulouse pour dégager quelques perles de ces interminables files d’aspirants au vedettariat. Et comme d’habitude, l’émission aligne les casseroles.

LA CLASSE!

Cette fois, la surprise vient d’une fille ( La Nouvelle Star pousse plutôt les garçons en avant). Une chanteuse cernée qui écume les bars (jadis elle était serveuse) et les petites scènes avec ses groupes Tess et Zia. Qui y navigue entre compos pop-rock et reprises funky. Amandine s’avance, timide, chante Andy des Rita Mitsouko, puis empoigne sa guitare pour un Knockin’ on Heaven’s Door version Bob Dylan. Timbre rauque, vibrations, lumière. Réaction du jury, qui vient de se prendre une sacrée claque: deux secondes de silence puis, en ch£ur « la classe! ».

La petite détentrice d’un brevet d’études professionnelles en lycée hôtelier (qui cite Patti Smith parmi ses idoles) n’est pas belle, mais tellement sensuelle avec son physique de fille malmenée par la vie et ses nuits qu’on devine blanches.

Les « praïmes » qui suivent achèvent les sceptiques: Amandine chante tout avec un égal bonheur. Bien sûr, elle se glisse dans Rehab d’Amy Winehouse comme dans des pantoufles. Mais elle arrive aussi à faire oublier les vibes r’n’b lisses de Beyoncé dans Deja Vu. Toujours incroyablement sexy, jamais ridicule. Sur sa page MySpace, peuplée de sorcières à qui elle ressemble un peu, elle reprend La ballade des gens heureux et lui jette un sort: la ritournelle ringarde de Lenorman prend une tout autre dimension. Elle a beau avoir tenté – en vain – le casting de la Star Ac’, chanté pour Hélène « et les garçons » Rolles (…), Amandine, glam’ et rock, brille beaucoup sur notre vieille terre.

Finale de La Nouvelle Star, M6 et Plug TV, le 11 juin à 20 h 50.

fr.myspace.com/mandinote

TEXTE MYRIAM LEROY

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