Quand les gens dorment

© National

En Pierre, Janet a trouvé une personne à désirer. Et à sauver? Leur nid d’amour dans le squat de Pierre avec vue sur la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule pimente les débuts d’une intimité qui a tout du désir adolescent. Pourtant, l’insouciance les a quittés depuis longtemps. C’est la mélancolie, et sans doute la solitude, qui les habitent. Elle s’étonne de voir son grand fils, parti sur les traces d’un coup de foudre en Amérique du Sud, vivre sa vie d’aventurier élevé en milieu urbain. C’est clair, il n’a plus vraiment besoin d’elle. C’est avec Pierre qu’elle retrouve «l’état amoureux à présent gazeux et vibrionnant». Et dans leurs moments sensuels de constater que «ça semblait tenir, ça tenait». Mais les regards perdus de l’homme sur son écran d’ordinateur et ses absences dans le souvenir de son épouse tragiquement disparue viennent quelque peu ternir la joyeuse insouciance. Qui est vraiment cet être insondable? Qu’attend-il de Janet? Dans les courts chapitres de ce roman ancré dans l’actualité la plus récente, la Belge Ariane Le Fort traite avec délicatesse le point de vue de cette femme sur son intimité retrouvée. L’amour à l’âge mûr réserve ainsi son lot d’incertitudes. Et son héroïne de se laisser surprendre par ses désirs et ses sentiments au moment où, pense-t-elle, le monde n’attendrait plus rien d’elle.

D’Ariane Le Fort, éditions Onlit, 200 pages.

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