Petite nature

© National

Avec Bruno Reidal de Vincent Le Port et Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre, c’était assurément l’une des sensations électriques de la Semaine de la Critique cannoise en 2021. Sorti en France il y a quelques mois, Petite nature n’a jamais trouvé le chemin des salles en Belgique. Mais diverses plateformes nous régalent aujourd’hui d’une indispensable séance de rattrapage. Filmé à hauteur d’enfant (Aliocha Reinert, fulgurante révélation en lice pour le César du meilleur espoir masculin cette année), le premier long métrage piloté en solo par Samuel Theis, l’un des co-réalisateurs de Party Girl (Caméra d’or à Cannes en 2014), inscrit à nouveau son action à Forbach, dans le nord de la France et l’est de la Moselle. Johnny, ange blond de 10 ans, y est le témoin de la vie sentimentale agitée de sa mère, modèle d’inculture et d’instabilité. Cette année, il intègre la classe de Monsieur Adamski, un jeune titulaire qui croit en lui et lui ouvre la porte d’un nouveau monde, d’un autre rapport à la vie… On pense à Bourdieu, aux romans d’Édouard Louis et de Nicolas Mathieu, voire même à Didier Eribon, face à ce drame social inconfortable et jusqu’au-boutiste dans lequel un enfant fragile et sensible issu d’un milieu défavorisé rêve d’ascension sociale au contact d’un instituteur encourageant. Porté par une vibration et un regard d’une infinie justesse, un récit d’apprentissage tendre et cruel à la fois où le désir et la honte, le fantasme et la colère se mêlent jusqu’à se confondre.

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De Samuel Theis. Avec Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, Izïa Higelin. 1 h 33. Disponible en VOD sur Sooner, YouTube, Google Play et Apple TV.

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