P.T.S.D.

Le P.T.S.D. -pour Post-Traumatic Stress Disorder-, est l’état qui vous fait rouler au sol en position de tir en plein milieu d’une galerie commerçante parce qu’un bambin a malencontreusement fait péter un ballon de baudruche. Ce mal a rongé pas mal de soldats de retour du front depuis… probablement très longtemps. Mais les autorités militaires, au courant pourtant, n’en ont pris conscience que depuis la guerre du Viêtnam et ont commencé à appréhender sérieusement le problème depuis les conflits en Irak et en Afghanistan. Dans un futur proche, Jun est une vétérane d’une guerre imaginaire mais qui ressemble fort à celle menée contre les Vietcongs. Elle erre dans les rues d’une ville japonaise non identifiée, à la recherche du médicament qui lui permettra de faire cesser ses cauchemars, ses tremblements et ses nausées. Ancienne tireuse d’élite, Jun a été délaissée par l’armée après une blessure à l’oeil. SDF, elle est réduite à voler sa nourriture mais refuse obstinément toute aide de ses compagnons d’infortune et même des bonnes âmes du quartier. Elle va cependant partir en guerre contre les dealers de médocs, quand ceux-ci se montreront un peu trop violents avec les vétérans malades. Guillaume Singelin habitait Tokyo lorsqu’il a imaginé cette histoire et ça se sent. Il a abandonné les créatures anthropomorphes façon Casimir de TheGrocery pour adopter un dessin influencé par Masamune Shirow ( Appelseed, Ghost in the Shell). Mais les hommages vont au-delà de la bande dessinée japonaise: de Jûzô? Itami, réalisateur de Tampopo (la streetfood y est omniprésente) à Rambo en passant par John Woo. Singelin n’en régurgite pas moins une oeuvre originale, puissante et tout en nuances. Ne vous laissez pas abuser par son dessin Bisounours: la violence n’en est que décuplée.

P.T.S.D.

De Guillaume Singelin, éditions Ankama, 208 pages.

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