Noyade

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Noyade plonge le lecteur dans la peau du petit garçon qui, distrait et attiré par le vol d’une libellule, disparaît dans l’onde de la piscine d’une riche famille de la côte Est des États-Unis. Pas de mystère donc, mais des secrets que les membres adultes de ce clan familial dissimulent sous une carapace extérieure érigée au fil de l’existence. La noyade du titre, c’est donc celle de chacun d’eux, plongeant dans ses souvenirs d’enfance, lesquels remontent à la surface, autour du fantôme d’un père autoritaire, lointain, charismatique, car souvent absent; d’une mère présente et toujours vivante en apparence; et de la figure d’un oncle qui paraissait sympathique et beaucoup moins distant. Deuxième roman de la Suissesse Céline Spierer, scénariste de formation, ce récit possède la précision d’un montage cinématographique, fonctionnant par ellipses entre l’instant tragique et les heures et minutes qui l’ont précédé. On remonte le cours de l’existence des protagonistes qui se remémorent les moments dramatiques enfouis au fond d’eux-mêmes, secrets avec lesquels ils ont appris à surnager. Car ce roman au style imagé et fluide se rapproche davantage de La Terrasse d’Ettore Scola que de La Piscine de Jacques Deray.

De Céline Spierer, éditions Héloïse d’Ormesson, 224 pages.

***1/2

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