Nous, les enfants de Denain

© Morgane Production

Petite commune nordiste peuplée de 20 000 habitants plantée à une trentaine de kilomètres de la Belgique, quelque part entre Arras, Valenciennes et Cambrai, Denain n’a jamais relevé la tête après la fermeture définitive en 1988 de l’immense site sidérurgique Usinor, au terme de dix années de restructurations. Elle est même devenue l’une des villes les plus pauvres de France. Certes, une zone d’activités est en train de sortir de terre au même endroit et 450 emplois sont annoncés. Mais à Denain, plus d’un jeune sur deux est au chômage. Le documentaire de Laurence Delleur et du photojournaliste Vincent Jarousseau suit Chloé, 18 ans (CAP accompagnement de la personne) et Allan, 19 ans (CAP plomberie), dans leur cercle familial et la dure vie de tous les jours. On croise les parents, les grands-parents, les amis mais aussi le patron du dernier vrai café en ville. Une ville rugueuse. Une identité à redéfinir. Dans le temps, il y avait des cinémas, deux dancings et plein de magasins à Denain. Mais même si un nouveau complexe de salles obscures vient d’ouvrir (32 ans après la dernière séance) et si un centre aquatique est en construction, le paysage reste avant tout marqué par les pancartes “fermeture définitive” et les bâtiments à l’abandon. Inquiétant, touchant, désespérant, Nous, les enfants de Denain prolonge Les Racines de la colère, le bouquin de Jarousseau sur cette France des invisibles et des Gilets Jaunes où le Rassemblement National essaie de faire son lit.

Documentaire de Laurence Delleur et Vincent Jarousseau.

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