No war #5 #6

C’est la fin de la route pour Run et Jo, le jeune couple shakespearien pris dans l’ouragan politico-fantastique qui frappe le Vukland, territoire autonome du peuple Kivik. Vork, l’ancien sorcier, est donc le responsable -attention, petit spoiler- de la mort du frère de Run, qui lui aussi manipule les Frères Pauvres, les skinheads et le gouvernement de l’archipel. Cette fois, Chine et USA semblent également prêts à en découdre autour du projet de barrage de Saarok, là même où les pierres Kafikadiks s’apprêtent à révéler (presque) tous leurs secrets… Ça fait beaucoup d’informations, de rebondissements et de conclusions dans un seul et même tome d’une mini-saga mêlant thriller, fantastique et politique qui se voulait très ambitieuse, et pour cause: Casterman a probablement insisté, chiffres de ventes à l’appui, auprès d’Anthony Pastor pour qu’il boucle sa saga en un dernier tome regroupant les 5e et 6e épisodes, devenus donc les derniers. Le public n’aura pas suivi en nombre suffisant les premiers volets de cette série pourtant très novatrice tant dans la forme que le fond, et c’est vraiment dommage: ils n’auront pas vu la formidable évolution de son auteur Anthony Pastor, pépite à suivre, qui a changé de trait et d’approche graphique d’un volume à l’autre, passant de l’épais trait noir un peu hostile à des planches beaucoup plus lisibles au trait plus fin, mais pas moins accrocheuses. Il y a une énergie folle et un propos très contemporain dans cette saga pas comme les autres qui s’arrête trop tôt. N’attendez pas une hypothétique intégrale pour la redécouvrir.

No war #5 #6

D’Anthony Pastor, éditions Casterman, 232 pages.

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