découpe au laser – Croisement bâtard entre culture pop nippone et US, No More Heroes ressort son sabre laser politiquement incorrect, sans réinventer le fil à couper le beurre.

Édité par Konami et développé par Feelplus, âge 18+, disponible sur Nintendo Wii.

Chef de file d’une poignée de jeux trash et adultes en décalage total avec le public jeune de la Wii, No More Heroes avait taché de sang le planning kawaii et casual de la console de Nintendo il y a 2 ans. Connu pour avoir dérouté plus d’un joueur avec l’expérimental Killer 7, Suda 51, son punk de créateur, rassasie donc à nouveau les amateurs de bastons bourrues avec No More Heroes 2: Desperate Struggle. Un beat them all copieux qui, à défaut d’être novateur, mise toujours sur un humour trash à même de séduire les adeptes du monochromatique Mad World.

Pas de bol pour Travis Touch Down. Après avoir abattu 10 tueurs via un concours ubuesque dans le premier volet de No More Heroes, le voici à nouveau chasseur de bad guys malgré lui pour venger l’assassinat de Bishop, son loueur de vidéos pornos favori. Mais aussi pour attirer Sylvia Kristel (1), la pulpeuse organisatrice des joutes du premier opus, dans ses draps.

Mêmes graphismes low tech mais hyper imaginatifs grâce à un cell shading crasseux et débridé. Même montage hyper nerveux mélangeant les styles graphiques, des Pythons aux Pixels. Même références américano-nippones entre mini jeu de mise au régime de son chat (façon Tamagotchi) et entraînement avec un prof de fitness douteux, en spandex rose. Même prise en mains aussi, techniques de Lucha Libre comprises. Vu à la troisième personne, Travis Touch Down se déplace à l’aide du nunchuck de la Wii et frappe avec le bouton A de la Wiimote. D’autres bonnes idées demeurent, comme le lock qui verrouille un ennemi pour l’atteindre sans mal. Heureusement car la gestion de la caméra reste calamiteuse.

Bad Taste

Physique car exigeant moult mouvements à la Wiimote, No More Heroes 2 demande de charger son sabre lazer toutes les 5 minutes en secouant l’accessoire de façon… indécente. Un gimmick drôle au début mais qui casse le rythme, surtout lors des face-à-face contre les boss. À défaut de nouvelles idées, No More Heroes 2 règle quelques défauts et joue donc la surenchère dans le gore. Même si les gerbes de sangs souriantes jaillissent comme chez Tarantino et les films d’exploitation des 70’s, l’éc£urement guette parfois.

Articulée autour de 50 boss, la quête épique de Travis Touch Down se déploie au fil d’un level designold school. Pour peu, un trip Double Dragon ou Streets Of Rage. En version psychotrope toutefois, car les situations hallucinantes s’enchaînent entre mecha géant, ghettoblaster lance-roquettes, Sailor Moon faussement innocente et attaque de rayon laser par satellite. Des trouvailles graphiques et scéniques jubilatoires. Et surtout de très bonnes sensations pour un beat them all sur Wii qui risque néanmoins de pâtir de la meilleure qualité visuelle de ses prochaines adaptations sur Xbox 360 et PS3. l

(1) Du nom de l’actrice du premier Emmanuelle.

Michi-Hiro Tamaï

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content