Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

CAVE PREND DE LA HAUTEUR – TROISIÈME CYCLE DE RÉÉDITIONS POUR CAVE ET SES BAD SEEDS, ALORS QUE LE COLLECTIF MÛRIT À L’ÉCART DE LA CAME, PONDANT MÊME AU PASSAGE UN HIT AVEC KYLIE MINOGUE…

RÉÉDITIONS CD/DVD. DISTRIBUÉ PAR EMI. Cela fait 5 ans que les Bad Seeds ont éliminé la consommation massive de drogues dures -en particulier l’héroïne- lorsqu’ils enregistrent à Londres leur 8e album. Let Love In (avril 1994 ) est l’adéquation parfaite d’une musique qui n’a cessé de chercher des issues humaines à ses tentations poisseuses. De façon exemplaire, l’album s’ouvre sur Do You Love Me?, l’une des mélodies les plus catchy jamais écrites par Cave. Le reste suit une ligne plus radicale, comme l’orgue gras et menaçant de Red Right Hand à la charpente opiacée. Ou l’unanimité chorale de Thirsty Dog qui pousse un rockabilly gothique à l’extase. Mais la descente n’est jamais loin, à l’unisson de Lay Me Low où Cave chante presque faux, au plus fort d’un album de la même trempe. S’il est perçu comme un classique, c’est aussi parce que Murder Ballads (février 1996 ) traite intégralement du thème des ballades meurtrières, récits de crimes passionnels et de leurs conséquences. Il s’y trouve un duo inattendu avec Kylie Minogue qui devient un tube (When The Wild Roses Grow) et Stagger Lee, chant traditionnel porté par Cave et C° à une incandescence presque nauséeuse. Si le thème meurtrier est continu, le disque varie ses tempos, ses tonalités et ses genres musicaux. Ce n’est pas le cas de The Boatman’s Call (mars 1997 ) mené sur un rythme lent et dépouillé: Cave y chante le plus souvent accompagné d’un piano, d’un orgue et d’une rythmique.

Love is in the air

Il y parle de ses amours défaites, de son divorce (Where Do We Go Now But Nowhere) et de sa brève et intense relation avec PJ Harvey (Green Eyes, Black Hair, West Country Girl). Le titre d’ouverture, Into My Arms, est un autre grand moment de la bande. Après ce disque, les Bad Seeds se dispersent alors que Cave subit le contrecoup de 2 décennies folles. A sa parution en 2001, No More Shall We Part ( ) déçoit les fans, sans doute parce qu’on n’y trouve rien de supérieur à ce qui a été déjà fait auparavant par le groupe. Même si 2 titres autour de la présence divine forment un impressionnant climax (God Is In The House, Oh My Lord), partagé par les harmonies vocales des s£urs McGarrigle sur plusieurs chansons. Les 4 albums mentionnés sortent en double CD/DVD soignés, le second disque contenant à chaque fois des clips vidéo, la plupart inventifs et décalés, ainsi qu’un mix en 5.1 du disque et d’une poignée d’inédits dignes d’intérêt. Plus un livret avec les lyrics ainsi qu’un récit sur la genèse de l’album. De la très belle ouvrage. l

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