22.00 LA UNE
DE PHILIPPE DUTILLEUL.
La scène serait hilarante si sa répétition n’avait provoqué la mort de la mère de Nathalie de Reuck. Une dame d’un certain âge, atteinte de ce qui se révélera – mais trop tard pour être soigné – un cancer du sein, téléphone à un guérisseur. Comme des dizaines de fois ce mois-là. Elle a mal. Il tente un diagnostic: « Ce ne serait pas la faute d’un ange de l’ombre? » Ha ben tiens. Madame de Reuck n’avait pas de problème particulier avec la médecine allopathique. Si elle s’était tournée vers les techniques traditionnelles, c’était la faute à un enchaînement d’événements. D’abord à cause d’un ostéopathe ami de longue date, en qui elle avait entière confiance. Il lui disait: « Un cancer du sein, que tu l’opères ou non, c’est la même chose. » Alors elle l’avait cru. Elle s’était dit que ce n’était peut-être pas du pipeau, ces histoires d’énergie négative, de choix de guérir, de volonté. Elle s’était entourée de quelques charlatans qui ont fini par la tuer, à force de la baratiner.
UNE PROMESSE: LA VENGER
Cette histoire est arrivée aux oreilles de l’équipe de Tout ça (ne nous rendra pas le Congo). Qui, quand elle a su que Nathalie tentait de remonter la filière des personnages qui étaient intervenus dans la perdition de sa mère, et qu’en plus elle avait conservé des tas d’enregistrements de conversations entre la malade et son guérisseur, a su qu’elle tenait un film. » On connaît tous quelqu’un qui utilise ce genre de méthode ou qui y croit », explique Philippe Dutilleul, l’auteur de ces 57 minutes proprement ahurissantes. « Comme nous le disait un médecin de Bordet, des patients viennent régulièrement trop tard à cause de la pression de ce genre de gens. Je voulais vivre en direct le combat de quelqu’un qui avait été confronté à la chose. J’ai eu un contact avec un monsieur d’une association de victimes d’escrocs qui m’a mis en contact avec Nathalie de Reuck. »
Une jeune femme d’une détermination extraordinaire, qui a fait une promesse à sa mère sur son lit de mort: la venger. Une plainte a été déposée contre les trois principaux « soignants » qui l’ont menée de vie à trépas. Une instruction est en cours.
Myriam Leroy
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