Monsieur Proust

© National

L’histoire est connue, et sa biographie depuis longtemps un best-seller: Céleste Albaret fut pendant dix ans, de 1913 à 1922, la gouvernante de Marcel Proust en même temps que la femme de son chauffeur, et devint peu à peu sa confidente, sa secrétaire, son dernier rempart et son inspiratrice pour le personnage de Françoise, présente dans les sept livres formant À la recherche du temps perdu. Une amitié particulière, presque un amour platonique, entre deux êtres que tout sépare à commencer par la culture, l’exubérance et la classe sociale, et considérée comme une parfaite porte d’entrée à l’univers proustien, au point que les rééditions et adaptations s’enchaînent en cette année du centenaire de la mort de l’auteur du Temps retrouvé. Après la biographie en BD Céleste par Chloé Cruchaudet, voilà l’adaptation du récit en… roman illustré. La stakhanoviste Corinne Maier (Bonjour paresse, No Kid, ou de nombreuses bio en BD d’Einstein, Marx ou Freud) en a gardé l’essentiel pour laisser beaucoup d’espace à Stéphane Manel, illustrateur élégant, afin qu’il donne corps à leurs échanges feutrés ou aux décors qui les entourent. Un joli travail de réinvention passant aussi par la graphie, qui rejoint, dans une ambiance déjà de réveillon, une kyrielle de “nouveaux” romans illustrés, des Fleurs du mal (de Baudelaire par Yslaire) à L’Île au trésor (de Stevenson par Riff Reb’s).

De Céleste Albaret, adapté par Corinne Maier, illustré par Stéphane Manel, éditions Seghers, 256 pages.

6

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content