Le grand saut – Mirror’s Edge détourne l’esprit des jeux de tir à vue subjective en leur insufflant une touche acrobatique et aérienne. Haute voltige assurée!

Édité par Electronic Arts, développé par DICE, âge 16+, disponible sur PC (2009), PS3 et Xbox 360 le 14/11/08.Du séminal Doom au récent Stalker: Clear Sky, aucun jeu de tir à vue subjective (FPS) n’a osé ranger ses fusils au placard. En quinze ans, shotgun, pistolets et autres mitraillettes ont fait le bonheur des fragueurs (1). Avec comme corollaire une certaine répétitivité. Empêcheur de tirer en rond, le studio suédois DICE jette un pavé dans la marre avec Mirror’s Edge. Un FPS faisant le pari de déposer les armes pour épouser la philosophie du Free Running, rendu célèbre chez nous par le Yamakasi de Besson.

Mirror’s Edge – que nous avons découvert en preview – s’affranchit de toute culture street et hip-hop pour se poser comme un thriller futuriste aseptisé façon THX 1138. Comme Huxley, le jeu dépeint une société (trop) idéale sans violence, qui se passe volontiers de vie privée pour la bonne cause. Une frange marginale de citoyens finit par communiquer en évitant Web et téléphone, via des coursiers voltigeurs comptant Faith dans leurs rangs. Poursuivie sans raison apparente par la police et à la recherche de sa s£ur également arrêtée par erreur, cette Yoko Tsuno futuriste et féline devra échapper aux autorités tout au long d’une course folle.

Virages serrés et colorés

 » Nous sommes partis du constat que les mouvements de personnages dans lesFPS actuels restent cruellement limités. On a donc dévoué une équipe complète pour élargir la palette de déplacements possibles en délaissant les armes« , explique Sean Decker, directeur de DICE, connu pour sa très guerrière, militaire et antinomique série Battlefield. « Mirror’s Edge a ainsi été réalisé en repensant aux approches peu armées et très acrobatiques de séquences de films comme Casino Royale – la grue au débutou La Mémoire dans la Peau. » Et de fait, si le joueur pourra réutiliser des pétoires subtilisées aux ennemis, cette action ne sera que temporaire, aucun saut ne pouvant être effectué avec elles. Car le frisson dans Mirror’s Edge ne vient pas de l’hémoglobine, mais du vertige et d’un sentiment d’urgence, à la manière de Cours, Lola Cours. Le titre au rythme haletant demandera au joueur de tracer au plus vite son chemin à travers un parcours urbain bétonné et édenté ou chaque mur, tuyau, caisse ou corniche peut servir de prise salvatrice.  » Pour éviter de casser le rythme – lors des courses-poursuites avec la police – et risquer de voir le joueur se demander toutes les deux minutes quel chemin emprunter, nous avons employé une série de codes couleurs sur des éléments de décors nécessaires au franchissement d’obstacles. Essentiel pour garder le bon cap après une roulade déstabilisante par exemple.  » Orientant son gameplay vers le jeu de plate-forme, Mirror’s Edge annonce une prise en main très intuitive avec, au-delà du joystick, un bouton pour sauter et l’autre pour s’abaisser. Rien d’autre, ou presque! Le timing jouera néanmoins un rôle crucial dans la réussite des franchissements.

) Un Frag équivaut à l’élimination d’un adversaire dans un FPS.

Michi-Hiro Tamaï

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content